L'Algérie veut ramener les prix à des niveaux raisonnables qui tiennent compte des cours actuels sur le marché international. Avec une augmentation de 1 dollar par million de BTU, notre pays engrangerait un revenu supplémentaire de 650 millions de dollars. La coopération entre l'Algérie et l'Espagne dans le domaine gazier et la révision des prix du gaz algérien exporté vers ce pays constituent les principales questions qui seront abordées lors de la visite officielle, à partir de demain mardi,du roi d'Espagne Juan Carlos, a affirmé, ce matin, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le ministre a souligné que notre pays est en train de «négocier la révision du prix de son gaz pour l'aligner sur les prix actuels. Il y aura probablement un dollar par million de BTU (British Thermal Unit) de plus que ce qui est facturé actuellement», a déclaré le ministre, qui a estimé à 650 millions de dollars le revenu supplémentaire que l'Algérie pourrait engranger de cette augmentation. L'Algérie est le principal fournisseur de l'Europe en la matière avec plus de 90% de sa production. «Les fournitures de gaz livrées à travers le GME dépendent d'anciens contrats dont les prix de vente sont plus bas que les prix obtenus des autres clients desservis dans la péninsule ibérique», a rappelé le ministre. «Nous voulons ramener ces prix à des niveaux raisonnables qui tiennent compte des augmentations du prix du gaz sur le marché international tout en tenant compte des incidences sur les consommateurs espagnols, avec des formules qui seront revues dans le temps», a-t-il précisé. A propos du GME, le ministre a rappelé que «c'est un projet algéro-espagnol qui est en cours de réalisation et dont la grande partie est déjà réalisée en Algérie, l'autre partie en Espagne est aussi en cours de réalisation. Il reste la partie sous-marine qui va être réalisée, sachant que les appels d'offres ont été déjà lancés dans ce sens», précisant que le coût global de l'investissement dans ce projet est de l'ordre d'un milliard et demi de dollars. Par ailleurs, Chakib Khelil a réaffirmé que l'Algérie n'a pas l'intention d'appeler à la création d'une «Opep du gaz», à l'instar du cartel des pays exportateurs de pétrole Opep, comme la crainte en avait été formulée en Europe après la signature en août d'un accord stratégique sur le gaz entre la compagnie publique Sonatrach et la compagnie russe Gazprom. «Les prix du gaz sont indexés sur les prix du pétrole, qui répondent déjà à la politique et à la stratégie de l'Opep. Celle-ci contrôle la fourniture du pétrole et donc le prix du pétrole, qui contrôle le prix du gaz. A quoi servirait une Opep du gaz, puisque nous avons déjà une Opep du pétrole qui définit indirectement le prix du gaz ?», a-t-il argumenté.