Si les deux parties ne parvenaient pas à un accord, l'Algérie exporterait le gaz vers d'autres pays. L'Algérie devrait relever le prix du gaz exporté vers l'Espagne de 20% en deux étapes. C'est du moins ce qu'a laissé comprendre le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, au cours d'un entretien accordé au journal espagnol Expansion. Il a relevé que la différence entre le prix du gaz vendu via le GME et celui en cours sur le marché espagnol est d'environ 20%. «Nous proposons de l'augmenter en deux phases», a-t-il précisé. Toutefois, le ministre a précisé à Expansion que si l'Algérie et l'Espagne ne parvenaient pas à un accord sur les prix du gaz, l'Algérie exporterait le gaz vers d'autres pays, comme l'Italie. Les négociations menées par les gouvernements espagnol et algérien sur les prix du gaz algérien ne concernent que 32% du gaz fourni à l'Espagne, précisera le ministre. M.Khelil avait déclaré récemment, à ce propos, que «nous voulons mettre à niveau les prix de vente de notre gaz à Gas Naturel sur ceux du marché et des autres clients espagnols». Les recettes supplémentaires seront de 150 millions de dollars par an, selon lui. Il avait, toutefois, précisé que l'augmentation prendra en compte l'intérêt des consommateurs et ne se fera pas d'une façon brutale. «Il y aura un dollar de plus, probablement par million de BTU que ce qui est facturé actuellement», avait-t-il indiqué. Actuellement, Gas Natural importe environ 9 milliards de m3 de gaz algérien par an à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME) lequel fournit à l'Espagne près de 60% de ses besoins en gaz. L'Algérie fournit actuellement, à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME), 60% des besoins de l'Espagne en gaz naturel. L'Algérie exporte annuellement à travers le GME, 12 milliards de m3 de gaz, qui lui ont rapporté 650 millions de dollars en 2006. Près de 90% de notre gaz est exporté vers l'Europe, principalement l'Italie, l'Espagne et la France. Il ne faut pas oublier que la compagnie gazière espagnole a été hostile au projet Medgaz, futur gazoduc algéro-espagnol qui transportera, à partir de 2009, du gaz algérien vers l'Espagne, la France et d'autres pays européens. Gas Naturel ne voulait pas plus de gaz algérien sur son marché par crainte de perdre des clients. Le ministre a tenu à expliquer, également, que le prix du gaz directement commercialisé par Sonatrach en Espagne sera moins cher pour le consommateur espagnol. «Evidemment, le gaz commercialisé directement par Sonatrach sera moins cher pour le consommateur espagnol que le même gaz vendu à travers des intermédiaires», a-t-il déclaré en réponse à une question sur les avantages que présenterait une commercialisation directe. Concernant la création de l'Opep de gaz, Chakib Khelil a déclaré, hier, en marge du sommet du Nepad qu'une telle entité «une se décrète pas» même si les présidents Bouteflika et Vladimir Poutine ainsi que l'émir du Qatar y sont favorables.