Le montant de la corruption pourrait avoisiner dans les prochaines années les 10 milliards de dollars dans notre pays. Selon le porte-parole de l'Association algérienne de lutte contre la corruption, Djillali Hadjadj, qui s'exprimait, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, les pots de vin et les commissions sont pratiqués suivant une fourchette de 10 à 15 % du montant des marchés. Ce qui lui fera dire que sur les 150 milliards de dollars destinés à la commande publique dans les prochaines années, environ 10 milliards seront versés comme pots de vin, «ce qui est considérable». «La corruption a atteint un niveau inquiétant dans notre pays», fera-t-il remarquer non sans préciser que les rapports établis dans ce sens par des organismes internationaux «extrêmement sérieux et fiables» sont édifiants. Sur un autre plan, M. Hadjadj a plaidé pour l'indépendance de la toute nouvelle agence de lutte contre la corruption. «Elle doit être indépendante de l'Exécutif», a-t-il insisté. Et de souligner que cet organisme a des missions de prévention, d'information, de sensibilisation et d'investigation. De fait, des magistrats et des spécialistes des questions économiques feront partie de sa composante. L'agence, «qui aura la liberté de faire appel à des compétences externes à titre consultatif», ne pourra être efficace, néanmoins, que «si elle est indépendante avec des missions bien claires et des moyens conséquents».