Alerte n Ce n'est déjà pas la vie en rose pour tous les riverains de la Méditerranée. Au fil du temps, le quotidien sera encore plus rude du fait d'un environnement toujours agressé. Des villes bétonnées, le littoral surpeuplé, augmentation de la température et rareté de l'eau potable sont les quelques dangers qui guettent la Méditerranée. Les experts tirent la sonnette d'alarme sur les catastrophes écologiques à venir en préconisant des mesures curatives pour l'environnement. Hier, au ministère de l'Environnement, Henri-Luc Thibault, directeur régional du Plan Bleu a dressé un constat sur les perspectives sombres de l'environnement à l'horizon 2025. Un constat qui est établi par 300 spécialistes qui notent «un réchauffement climatique de 1 degré annuellement avec une dégradation des côtes et des villes bétonnées à 50%». En effet, certains facteurs liés à la croissance démographique et la rareté des ressources naturelles auront un impact négatif sur la préservation de l'environnement. «Nous attendons plus de 100 millions d'habitants en 2025 avec une répartition inégale de la population qui avoisinera les 500 millions d'habitants», relève J.L.Thibault qui évoque également que le taux de chômage va rester important. Evoquant le littoral des pays de la Méditerranée, le rapport du Plan Bleu fait savoir que «l'augmentation des populations urbaines et leurs saturations dessinent un avenir peu souhaitable». A vrai dire, la perspective du littoral suscite inquiétudes et interrogations par le fait des dangers écologiques et des catastrophes qui guettent les villes côtières. Chiffres à l'appui, le directeur du Plan Bleu insiste sur «les 30 millions de Méditerranéens qui n'ont pas accès à l'eau potable alors que l'agriculture consomme 80% des ressources hydriques». Selon lui, les pertes et fuites d'eau sont importantes dans la rive sud-méditerranéenne avec un taux de 20%. De plus, le rapport indique «la perte de 1,5 million d'hectares de terres agricoles de qualité par l'urbanisation et les infrastructures». Sur le même registre, l'augmentation du trafic en transports est un signe qui prédit beaucoup de nuisances sonores qui ont d'ores et déjà manifesté leurs impacts négatifs sur les populations riveraines. Cependant, le responsable du Plan Bleu souligne les scénarios alternatifs qui pourraient réduire à terme ces menaces. Il invite les responsables de l'environnement «à une coopération régionale renforcée d'autant que le Plan Bleu est le seul outil juridique qui réunit les 21 pays méditerranéens». Les recommandations du Plan Bleu s'orientent «à réduire les déchets, protéger la mer, développer la dépollution en évitant le recours massif aux transports individuels et l'urbanisation non maîtrisée». Qu'est-ce que le Plan Bleu ? l Le Plan Bleu est un observatoire qui a pour but de fournir des études et des stratégies pour l'environnement en Méditerranée. Créé à Split (ex-Yougoslavie) en 1977, cet observatoire est sous l'égide de l'ONU et s'appuie sur la convention de Barcelone pour ce qui des orientations stratégiques pour le développement durable. Le Plan Bleu est une référence sur les conseils et recommandations pour la préservation de l'environnement dans les pays de la Méditerranée.