Rappel n L'Etat se chargeait de subventionner ce secteur en dépit d'un léger recul de la production et d'une régression des exportations. Lorsqu'en 1975, l'Etat a décidé de créer un grand groupe (Sonitex et Sovac), les cadres et les simples travailleurs ont applaudi cette mesure. L'Algérie était bien pourvue en équipements, en matières premières et en argent. Le secteur était fort rentable même si certains produits étaient de piètre qualité. On ne s'en souciait guère à l'époque. Pourtant, à partir de 1983, la restructuration des entreprises qui était une mode, allait diviser la Cotitex en plusieurs filiales. Les déboires commençaient à apparaître, mais sans conséquence extrême. L'Etat se chargeait de subventionner ce secteur, en dépit d'un léger recul de la production et d'une régression des exportations. Toutefois, l'une des décisions des autorités en 1987 était de faire dessaisir l'Elatex (une filiale de Cotitex) de l'activité de production des couvertures. Cela sonnait mal d'ailleurs pour une entreprise qui avait conservé intactes ses ventes. Durant les années 1990, le textile algérien était confronté à une situation d'abandon. L'Etat pensait se désengager de ces industries qui «bouffaient trop d'argent», selon un des responsables politiques de l'époque. Se suivent logiquement des ballets de restructuration, de changement de directoire et de tutelle. En 1996, il y a eu création du holding «Goldman» qui devait disparaître en 1999 et céder sa place à trois grands groupes : Texmaco (textile de base), C. H. (confection et habillement) WSF. Cela n'a pas empêché la tutelle de dissoudre en 2001, le holding «Agroman» qui, pensait-on, faisait du surplace. Du reste, le nouveau découpage devait aboutir à 30 filiales pour Texmaco et 21 filiales pour le groupe C. H. Mais le paradoxe est que cette nouvelle politique n'a pas engendré de résultats positifs. Beaucoup de choses manquaient à la dynamique du secteur. Coûts trop élevés des matières premières, unités fonctionnant au ralenti, absence d'une stratégie de développement et surtout une grande déperdition de l'emploi qui menaçait le secteur en ruine. Face à ces insuffisances, l'Etat qui devait protéger, un tant soit peu ces industries, continuiait d'ignorer «les véritables appels de sauvetage de ces entreprises». En revanche, la privatisation de ce qui reste des entreprises publiques, semble être la recette trouvée pour vendre les actifs de ces unités au privé international. Le bilan sur ce point est assez mitigé du fait que le secteur n'arrive pas encore à décoller.