Photo : Makine F. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message aux travailleurs à l'occasion de la fête du 1er Mai. En voici la traduction : "Au nom de Dieu, le Clément, Miséricordieux, L'Algérie célèbre à l'instar de tous les peuples de par le monde, la fête internationale des travailleurs célébrée le 1er mai de chaque année. L'occasion pour nous d'adresser nos salutations et nos vœux aux travailleuses et travailleurs et de nous remémorer les luttes qu'ils ont menées à travers les différentes étapes de l'histoire de notre pays. Une occasion hautement symbolique dans notre pays. Elle nous rappelle la lutte des Algériennes et des Algériens sur deux fronts : celui de la libération nationale du joug du colonialisme où nos travailleurs ont consenti de lourds sacrifices, en tête desquels figure le martyr symbole Aïssat Idir qui a eu l'honneur de créer l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), dans le sillage du Front de libération nationale depuis 54 ans déjà. C'est là un édifice monumental bâti avec le sang et la sueur de ces femmes et de ces hommes, et grâce à leur abnégation et leur foi en la patrie de la dignité et de la fierté. Nos travailleurs à l'intérieur comme à l'extérieur n'ont ménagé aucun effort pour contribuer au financement de la Révolution. Le second front est celui de la lutte de nos travailleuses et de nos travailleurs contre la régression rampante consacrée par l'occupation. Je saisis la symbolique que revêt cette date pour me recueillir à la mémoire de tous ceux tombés en martyrs pour la liberté et l'indépendance, mais aussi les martyrs du devoir national, dont le défunt Abdelhak Benhamouda. Le développement socio-économique est le fruit d'efforts colossaux consentis par les travailleuses et les travailleurs, tous secteurs confondus. C'est également le corollaire de leur pensée et de leur action. En effet, le travail est une valeur civilisationnelle qui impulse le pays vers le développement et la prospérité. La reconstruction qui a caractérisé la dernière décennie, a été possible grâce à l'effort exceptionnel consenti et aux grands moyens mobilisés par l'Etat dans le cadre de programmes de développement successifs, qui ont permis de doter le pays d'une infrastructure de base contribuant à l'édification d'une économie nationale à même de relever les défis qui se posent à l'Algérie présentement et qui se poseront à elle à l'avenir. Cet effort a grandement profité au volet social puisque une politique sociale équitable a été consacrée. Celle-ci s'est notamment manifestée à travers les différentes formules de soutien en matière de logement et d'emploi, d'alimentation en eau potable et de raccordement des foyers aux réseaux d'électricité et de gaz naturel, y compris dans les régions reculées, et la réalisation de dizaines d'universités et d'instituts et de milliers d'écoles, collèges et lycées, dans le cadre du principe d'égalité des chances entre tous les enfants du pays, en matière d'éducation et d'enseignement. Dans le cadre de la politique nationale de l'emploi, l'Etat a adopté une série de mesures au profit des entreprises économiques afin de les inciter à recruter davantage de jeunes chômeurs, outre les programmes de formation soutenue au profit de cette catégorie au niveau des entreprises économiques. Des mesures qui se sont accompagnées de la création et de la diversification des mécanismes d'emploi et d'insertion dans le monde du travail, qu'il s'agisse du travail rémunéré ou de la création des petites entreprises par les jeunes, et de la diffusion de la culture entrepreneuriale chez cette catégorie. Cette dynamique a permis de passer de la création de 40.000 emplois par an seulement dans les années 90 à plus de 400.000 postes par an durant la dernière décennie, ramenant ainsi le taux de chômage de 30% en 1999 à 10,2% en 2009. Cette dynamique a été accompagnée d'un taux annuel de croissance économique hors hydrocarbures de 6%, un taux qui reste en deçà de la moyenne requise mais révèle un signe positif du bien-fondé de la méthode. Plusieurs décisions ont été prises pour la protection et l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs salariés. le SNMG qui ne dépassait pas 6000 DA en 1999, est passé de 12 000 DA à 15 000 DA à partir du 1er janvier 2010. L'augmentation des salaires de la fonction publique et des travailleurs du secteur économique public et privé dans le cadre des négociations sur les conventions de branche outre la revalorisation annuelle et spéciale des retraites sont également prévues. Parallèlement, de profondes réformes ont été introduites sur le système national de la sécurité sociale en vue d'assurer sa modernisation à travers les nouvelles techniques de l'information et de la communication ainsi que sa pérennité sur la base des principes de solidarité et de répartition. Il sera ainsi procédé à une révision des mécanismes de recouvrement, à la diversification des sources de financement, à la création d'un Fonds spécial des recettes fiscales destinées à la sécurité sociale et d'un Fonds national des réserves de retraite étant donné que le système national de la sécurité sociale est le garant de l'équilibre et de la stabilité de la société. Si les droits sociaux dont les travailleurs sont incontestablement une des forces principales sont reconnus et consacrés dans notre pays, le parachèvement des objectifs du développement national dépend de la capacité à concilier acquis et efforts déployés, à améliorer la productivité et la qualité du produit national ainsi que la compétitivité de l'entreprise économique et à préserver enfin, le principe d'inhérence des droits aux devoirs. La célébration de la fête du 1er Mai coïncide cette année avec le lancement du nouveau programme de développement dont les objectifs sont notamment la préservation des résultats acquis et le lancement de nouveaux projets à même de permettre à notre pays de poursuivre le développement économique et social et d'assurer une répartition plus équitable des fruits du développement entre les différentes composantes de la société et les différentes régions du pays. Dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, l'Etat poursuivra ses efforts en matière de politique sociale en assurant les conditions d'une croissance économique plus forte et une plus grande capacité de création d'emplois et de richesses. L'assainissement de l'environnement économique au profit des opérateurs activant dans le cadre du respect de la loi et contribuant à l'augmentation des richesses nationales et à la création d'emplois se poursuivra également. Les efforts de l'Etat devaient évidemment s'accompagner d'une mobilisation réelle des opérateurs économiques et des travailleurs et de tous les responsables au double plan local et national. Nous veillerons à dynamiser les mécanismes à même d'assurer un contrôle régulier de l'application du programme et à procéder à l'évaluation périodique des capacités de sa mise en œuvre en termes de qualité et des délais fixés. L'Etat ne ménagera aucun effort pour lutter contre tous les fléaux nuisibles à notre économie et pour combattre, dans le cadre de la loi, tous ceux qui s'aviseraient de détourner les deniers publics. La crise économique et financière que traverse le monde et qui a affecté nos recettes provenant des exportations, nous a confortés dans notre conviction quant à la nécessité de mobiliser toutes nos ressources et potentialités et de consacrer nos efforts collectifs à la diversification de l'économie nationale. Nous comptons en cela sur nos propres moyens et nos ressources humaines avec ce qu'elles possèdent de capacités d'innovation intellectuelle, de sens du perfectionnement, du patriotisme élevé, de responsabilité aiguisée, de conscience profonde quant à l'importance et l'acuité de l'étape et la forte détermination à relever les défis et à gagner les enjeux de manière à garantir à notre processus de développement global tous les facteurs de réussite et de poursuite du progrès avec détermination et aptitude, confiantes qu'elles sont dans le présent et optimistes pour l'avenir. Notre démarche d'assurer la sécurité à notre pays et la prospérité à notre peuple passe indubitablement par davantage de travail et d'efforts et une plus grande persévérance dans la consécration de la paix sociale et le renforcement des traditions de dialogue et de concorde. Nous avons noté avec satisfaction les résultats auxquels a abouti le dialogue des partenaires économiques et sociaux par la consécration du principe de rencontres régulières pour examiner et suivre les questions qui intéressent le monde du travail et évaluer l'état d'application des décisions prises dans ce cadre. Nous continuons d'affirmer les mérites du dialogue social en tant que moyen civilisationnel privilégié dans le traitement des affaires de la société de manière générale et des travailleurs et du travail en particulier. L'expérience de l'Algérie dans ce domaine a, d'ailleurs, été saluée par différentes organisations internationales et régionales spécialisées. L'Union générale des travailleurs algériens a acquis, durant des décennies, une conscience pointue quant à ses immenses responsabilités dans la défense des composantes nationales et des intérêts stratégiques du peuple et de l'Etat. Les travailleurs ont ainsi préservé la stabilité du pays dans les moments difficiles et assuré la continuité du fonctionnement des rouages économiques en dépit de toutes les conditions économiques, sociales et sécuritaires internes et externes qui prévalaient dans un contexte marqué par un endettement lourd qui a longtemps pesé sur le pays causant un état de récession et d'agitation. Nous avons réussi à dépasser cette conjoncture grâce aux mesures sages que nous avions prises en payant la dette extérieure permettant ainsi de libérer la décision politique de l'Etat et d'insuffler une dynamique dans différents rouages du développement national au plan de l'investissement et de la production, de l'emploi et de la prise en charge des besoins sociaux de la population. Je saisis cette heureuse occasion pour saluer l'accord positif conclu entre les partenaires de la tripartite dans le but de relever le salaire de base des travailleurs notamment dans le secteur économique public et privé. Une mesure destinée à améliorer leur pouvoir d'achat et les inciter à redoubler d'efforts pour relancer la production et conférer une plus grande efficacité à la rentabilité dans tous les secteurs. A l'occasion de cette fête nationale et internationale des travailleurs, je réitère mon appel aux travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs et à tous les opérateurs dans le domaine du développement global à persévérer dans le développement de leurs performances, l'amélioration de leur production et la promotion de leurs compétences humaines au plus haut niveau afin que nous puissions faire face à la concurrence rude que se livrent aujourd'hui les nations dans les domaines de l'économie de l'intelligence, du savoir, du progrès et de la prospérité. C'est là un enjeu que nous devons gagner et un défi que nous devons obligatoirement relever. Une entreprise nullement difficile pour notre nation et nos jeunes générations auxquelles échoit le flambeau qui doit les guider, à l'avenir, avec le même esprit qui a, de tout temps, animé leurs mères et leurs pères durant les périodes de libération et d'édification".