Inédit C?est une première en Afrique, il s?agit de la banque des pauvres qui sera bientôt lancée par la CAB. «On ne prête qu?aux riches» est en train de devenir une expression désuète grâce à l?initiative de la CAB qui a lancé un autre concept, à savoir la banque des pauvres. C?est, en effet, la première fois qu?une institution bancaire place au centre de ses intérêts les familles démunies en leur faisant confiance. Le P-DG de la banque, Omar Dechemi, cite l?exemple d?une mère de famille ayant à sa charge cinq enfants et qui n?a absolument aucune ressource pour les nourrir. Comment aider cette famille ? Dechemi propose quelques solutions. Pourquoi ne pas prodiguer une formation dans un métier précis à l?un des membres de la famille et lui octroyer ensuite un crédit pour l?achat d?outils de travail et créer ainsi une nouvelle activité ? se demande-t-il. Mais quelle garantie a-t-il pour que le crédit soit remboursé ? A ce stade, Dechemi ne parle plus d?économie, mais de bon sens. «Un pauvre, dit-il, sait être reconnaissant. Je suis sûr que ces familles n?auront plus à l?esprit qu?une seule chose : rembourser le crédit, car elles ont le sens de l?honneur et de la dignité.» La banque ne compte pas demander des taux d?intérêt à ces partenaires, mais Dechemi s?appuie sur une évolution beaucoup plus intéressante des relations entre les deux parties. Une fois le projet lancé, le bénéficiaire deviendra client de la banque. C?est à ce moment-là que commencera une nouvelle relation commerciale. Si l?on prend le cas d?une femme qui utilise une machine à tricoter, rien ne l'empêche d?acheter le même matériel pour ses filles et constituer une petite fabrique, créant ainsi de nouveaux emplois. Les métiers de la confiserie sont également propices à cette méthode de travail. Dechemi pense que les restaurants et autres établissements hôteliers seraient intéressés par de petites unités de fabrication de confiseries au plus grand bonheur de leurs clients. Pour l?instant, Dechemi se lance seul dans cette aventure, mais il ne refuse aucune participation extérieure. Ainsi, il ne s?oppose pas à ce que les pouvoirs publics s?impliquent dans ce projet même s?il est encore au stade de réflexion sur les modalités pratiques de cette probable association.