Performance n Avec la mise en place du système de gestion du dossier judiciaire, l'Algérie se trouve en avance sur la France qui ne dispose pas encore d'un réseau unique qui relie toutes les juridictions. La mise en place du guichet électronique et de tous les autres systèmes introduits dans l'institution judiciaire a nécessité la mobilisation de moyens colossaux du fait qu'il fallait relier au même réseau toutes les juridictions et leurs personnels soit tous les juges, présidents de chambres, procureurs, juges d'instructions, bureaux de greffe… Selon Abderrazak Henni, qui dirige la direction de la modernisation depuis octobre 2004, un budget en conséquence a été dégagé pour donner à l'opération toutes les chances de succès. Sans dévoiler le montant exact du budget, car, dit-il, «nous ne le gérons pas, nous nous contentons d'exprimer nos besoins aux services compétents», le responsable affirme que pas moins de 7 000 micro-ordinateurs et 450 serveurs ont été mis à la disposition des différents intervenants. Pour la mise en place des réseaux et leur maintenance ainsi que le bon fonctionnement du système, 300 ingénieurs et 500 techniciens en informatique veillent quotidiennement au grain. 60 éléments, dont 20 ingénieurs, exercent par ailleurs, au niveau de la direction centrale. «Nous comptons sur les compétences de nos personnels, mais il nous arrive également de solliciter les services de boîtes informatiques privées», précise M. Henni. La direction a-t-elle eu recours à l'assistance étrangère pour la mise en place de l'ambitieux projet ? Ce n'est pas sans un brin de fierté que notre interlocuteur répond par la négative. «Le système a été entièrement conçu, élaboré et suivi par des techniciens algériens qui, vu le travail qu'ils ont réalisé jusque-là, n'ont rien à envier aux étrangers», affirme-t-il. Notre interlocuteur concède, cependant, que le système a été inspiré de l'expérience du projet «Phœnix» mis en place en Belgique mais qui, précise-t-il, n'est pas encore fonctionnel à 100 %. Le responsable nous étonne encore plus quand il nous fait savoir que l'Algérie, dans ce domaine, est en avance sur de nombreuses nations développées censées avoir une maîtrise avancée des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Comme pour mieux mettre en exergue toute la portée de cette acquisition, il cite, à titre d'exemple, la France qui ne dispose toujours pas d'un système unique qui relie l'ensemble de ses juridictions. Selon lui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le fait que le terrain chez nous soit vierge (il y a quelques années, le ministère de la justice ne disposait même pas d'un site Internet), constitue un avantage certain pour notre pays sur les nations développées. En ce sens que les techniciens en charge de la conception et de la mise en place du nouveau système ne sont pas encombrés par des systèmes partiels déjà existants et qu'ils doivent interconnecter.