Pourquoi une modernisation de la justice ? ll Outre les carences constatées dans le fonctionnement de l'institution judiciaire et auxquelles il fallait remédier par l'introduction de nouveaux procédés et de nouvelles formes de gestion, l'option de la modernisation a été surtout imposée par les dernières innovations technologiques, notamment dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ce sont des techniques qui n'existaient pas par le passé et qu'il est impératif d'adopter dès lors qu'elles sont à notre portée. Pensez-vous que les moyens mis à votre disposition sont suffisants pour mener à bien votre mission ? ll La réussite du projet de réforme de la justice repose en grande partie sur la modernisation de l'institution. Aussi, même si les besoins d'une telle entreprise sont énormes, tant sur le plan humain que financier, je dois dire que jusqu'à présent les pouvoirs publics ont mis tous les moyens à notre disposition. Nous ne gérons, certes, pas notre budget, mais dès que nous exprimons un besoin auprès des services concernés, que ce soit pour l'acquisition de matériel ou le recrutement, il est satisfait sur-le-champ. Les mesures introduites, notamment le système de gestion du dossier judiciaire, commencent-elles à porter leurs fruits ? Incontestablement. La mise en place du système avec son guichet électronique constitue un outil précieux pour tous les intervenants. Les statistiques sont formelles : les affaires enrôlées sont traitées dans des délais raisonnables, soit une rupture totale avec les lenteurs constatées par le passé. Cet outil permet également aux juges de se concentrer uniquement sur leur travail. Même le risque d'erreur judiciaire est considérablement diminué puisque le magistrat dispose de toute l'information à son niveau. Mais il n'y a pas que ça. La mise en place d'un système centralisé de gestion du mandat d'arrêt facilite grandement la tâche des services de sécurité et de la justice et garantit les droits du citoyen en ce sens qu'il évite que des innocents qui ne sont pas réellement recherchés soient traînés. Idem pour le casier judiciaire qui peut, désormais, être retiré à partir de n'importe quelle Cour ou tribunal à travers le territoire national et en un temps record. Quelles sont vos perspectives pour l'avenir ? Nous comptons continuer sur notre lancée et faire en sorte que les juridictions tirent le maximum de profit de tous ces outils mis à leur disposition en privilégiant notamment le volet formation. Tout comme nous envisageons de mettre en application le projet d'accès à la justice pour les personnes vulnérables (handicapés moteurs, auditifs et visuels, personnes âgées, grands malades, femmes enceintes, analphabètes…). Des sites pilotes seront mis en place au niveau des cours d'Alger, d'Oran et de Constantine. La numérisation des archives judiciaires pour améliorer leur conservation et la gestion informatisée des auxiliaires de justice (notaires, avocats, huissiers…) font également partie de nos priorités. * Directeur général de la modernisation de la justice