Six agences de contrôle ont vu leur agrément retiré pour complaisance dans la délivrance des attestations de conformité à des véhicules qui ne remplissaient pas les conditions requises. A l'avènement de la loi n°14/01 modifiée et complétée par la loi 16/04, le contrôle technique est rendu obligatoire pour tous types de véhicules. Un programme de cinq étapes fut établi et mis en action par l'Entreprise nationale du contrôle technique à partir du 30 avril 2005 pour prendre fin l'année prochaine. Le programme est arrivé à sa troisième étape (les véhicules âgés de 10 à 14 ans), il reste néanmoins que des véhicules anciens ne présentant pas le moindre signe de «bonne santé» continuent à sillonner nos routes. Des voitures datant d'avant Mathusalem, déséquilibrées, roues voilées, freins inefficaces, feux inexistants, tôles rouillées, déchiquetées, lançant des nuées de fumées à faire rougir d'envie les adeptes des grillades présentent quand même sur le côté droit de leur pare-brises la vignette attestant de leur conformité aux exigences du contrôle technique des véhicules. Ce constat mène inexorablement à se poser une multitude de questions. A quoi sert le contrôle technique ? Comment tous ces défauts ont pu échapper à la vigilance des agents de contrôle ? Les gens sont-ils conscients qu'il s'agit de mettre en danger de mort leur vie et celle des autres à l'heure où l'inconscience et la nonchalance font 4 000 morts et plus de 3 000 handicapés à vie par an sur nos routes ? Quels étaient finalement les objectifs visés par la loi sus citée ? «Nous avons été contactés à plusieurs reprises au sujet de véhicules roulants non conformes et présentant le procès-verbal d'agences de contrôle technique attestant leur conformité», informe Nacer Messaoud, sous-directeur de la circulation routière au sein du ministère des Transports, lors d'une conférence de presse, tenue hier, à la Maison de la presse à l'occasion de la célébration de la semaine arabe de la prévention routière qui aura lieu du 4 au 8 juin. «Pour certains cas, il a été décelé que les P.-V. ont été scannés et les signatures falsifiées par les propriétaires des véhicules. «Dans d'autres, ce sont des agents de contrôle technique véreux qui ont, par complaisance, délivré des attestations de conformité pour des véhicules qui ne l'étaient pas», poursuit-il, avant de rappeler qu'un «agent de l'ordre a le droit de demander une contre-expertise dans le cas où il constaterait une irrégularité sur un véhicule roulant». Ainsi, d'après M. Messaoud, six agences de contrôle technique se sont vu retirer leurs agréments préalablement délivrés par le ministère des Transports après que le constat eut été fait du manque de sérieux et de rigueur dans l'exercice de leurs tâches. Ce qui ne peut manquer d'avoir une incidence directe sur la sécurité routière, puisque, rappelons-le, en 2006 5,75% des accidents de la route étaient dus à des défaillances au niveau des véhicules. Notons qu'il y a 156 agences de contrôle technique sur le territoire national 124 sont opérationnelles, dont 9 à Alger. Le parc automobile algérien compte 4 933 503 véhicules avec une moyenne de 12 ans d'âge pour les véhicules légers. A Alger, il y a plus de 677 215 véhicules de plus de 10 ans sur un total de 1 053 767.