Karim est un jeune bijoutier, à Bab El-Oued, son père fait partie des plus anciens bijoutiers d'Alger. Il n'est pas fabricant. Il explique qu'actuellement l'Etat prend 2% sur la valeur du bijoux, en poids. Donc pour les «bijoutiers-exposants», vendeurs de bijoux finis, il est difficile de spéculer car ils achètent avec factures et garantissent le produit vendu. A ce propos, il dira : «Aujourd'hui, avec la circulaire du ministre des Finances qui instruit les services de garantie à effectuer des inspections inopinées au niveau de nos commerces, beaucoup d'entre nous sont confrontés aux risques de poursuites judiciaires. Et pour cause, certains bijoux acquis auprès des fabricants, censés respecter la loi, avaient de faux poinçons.». Il relèvera : «Au lieu de poursuivre lesdits fabricants, c'est l'exposant à qui on saisit la marchandise qui risque une amende et des poursuites judiciaires. L'exposant achète une marchandise qui est, en principe, authentifiée par les mêmes services. S'il y a fraude, donc ces services en sont à l'origine. Ils sont les seuls détenteurs du poinçon.» Ajouter à cela, ce bijoutier de père en fils a, eu, lui-même ce genre de problème et au jour d'aujourd'hui, sa marchandise ne lui a pas était restituée. Il se souvient qu'à l'époque de son père, les bijoutiers n'étaient pas à l'abri de ce genre de fraude, mais les services de garantie de l'époque saisissaient la marchandise, le bijoutier payait une amende et les droits de poinçonnage. Tout le monde y gagnait. «Il notera que certains de ses confrères ont subi le même sort et ont écopé d'une période de prison avec sursis. Pendant que le fabricant, lui, n'est nullement inquiété.» Avant d'ajouter : «Ces contrôleurs ne sont pas des experts en la matière, car ils ne sont pas des chimistes qui connaissent bien la matière. Ils effectuent un stage de formation de quelques mois seulement, tandis que l'expertise demande une formation spécialisée et de haut niveau.» «De plus, au niveau de la justice, la contre- expertise est déboutée», a déploré le jeune homme. Karim signalera que les problèmes de la corporation des bijoutiers sont nombreux. Un comité a été créé pour défendre les intérêts de la corporation et dicter l'éthique, mais à ce jour, rien n'est concret. S'agissant, du rapport des bijoutiers avec les «dalalettes», Karim indiquera : «Le seul préjudices qu'elles nous portent est qu'elles cassent les prix du marché, mais nous avons trouvé une parade : nous ne vendons que des bijoux de valeurs qu'elles ne peuvent écouler dans les rues. Généralement, elles s'approvisionnent chez de petits fabricants clandestins. Et pour garantir le bijou, elles s'adressent à des bijoutiers situés à proximité de leurs lieux de commerce, complices de l'arnaque.»