Les bijoutiers souffrent du problème d'approvisionnement: «Nous souhaitons que l'Etat nous permette d'importer l'or, sous toutes ses formes», a précisé notre interlocuteur. «En clair, le lingot d'or que l'Enor vend aux bijoutiers à environ 200 millions de dinars, certains d'entre eux sont incapables de l'acquérir», a expliqué le président de l'ABA ajoutant: «Quand on achète un kilo d'or fin pour le transformer en 18 carats, il faut lui rajouter un tiers de son poids d'alliage (argent et cuivre), on peut importer l'or affiné, car nous avons les compétences nécessaires pour le faire.» Toujours dans le même cadre, M.Ahmed Benouis affirme: «Certains bijoutiers ont les moyens d'acheter l'or de l'Enor mais d'autres ne les ont pas, et le deuxième problème, c'est la taxation, entre autres, la TVA. Elle est de l'ordre de 17%. Il faut la réduire ou carrément la suspendre sur la matière première. En outre, à cause de ces problèmes, 90% des artisans bijoutiers ont baissé rideau.» Par ailleurs, «il y a une école de formation d'artisans bijoutier à Bab El Oued (Alger) qui est fermée depuis près de 30 ans», a affirmé notre interlocuteur. De ce fait, l'intervenant lance un appel au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels pour leur «donner les moyens nécessaires afin de rouvrir l'école». Il invite également «les enseignants de l'Ecole des beaux-arts à former des artistes bijoutiers». Il rend aussi un vibrant hommage aux «cadres du ministère des Finances qui travaillent en association pour trouver une solution durable aux problèmes des bijoutiers afin de stopper l'hémorragie de la fermeture des bijouteries car celle-ci a entraîné des licenciements économiques». Selon notre interlocuteur, la bijouterie est devenue «une terre brûlée pour manque d'investissement parce que le matériel coûte trop cher.» Et de justifier: «On ne peut pas rentabiliser ce matériel coûteux. Ce n'est pas comme en Italie qui est la Mecque de tous les bijoutiers du monde. Ils viennent de partout, notamment des pays du Golfe pour fabriquer leurs bijoux. C'est pour cela que les bijoutiers italiens travaillent car ils peuvent investir.» C'est à ce titre que l'Association des bijoutiers algériens (ABA) milite afin d'inverser la tendance: «Faire du bijoutier algérien l'exportateur au lieu d'être importateur aujourd'hui», a souhaité le président de l'ABA. «L'année 2007 ne nous a pas été favorable. Mais l'année 2008 sera excellente pour nous sur le plan législatif car, selon les autorités compétentes, notamment le ministère des Finances et le ministère des PME avec lesquels nous sommes en négociations, une loi en notre faveur sera promulguée. Nous espérons aboutir à un résultat tangible», a-t-il conclu.