Vocation n La Bibliothèque nationale se veut une bibliothèque universitaire plutôt qu'une institution publique. Le colloque (international), qui s'est tenu du 14 au 16 mai à la bibliothèque nationale autour des bibliothèques nationales dans le monde arabe, a sensiblement révélé que ces institutions – notamment la bibliothèque algérienne – accusent un véritable retard et donc un sérieux déficit en matière structurelle, de gestion, d'organisation et bien d'autres problématiques inhérentes à la bibliothèque. Résultat : elles sont à la traîne et parfois même inopérantes. Les interventions ont mis l'accent sur la nécessité de professionnaliser et de moderniser les prestations que peuvent apporter ces bibliothèques au public, et aussi de s'ouvrir aux autres bibliothèques du monde, surtout les bibliothèques occidentales, et cela en vue d'acquérir plus d'expériences et de savoir-faire. L'échange international s'avère important, capital et bénéfique pour l'avenir de nos bibliothèques. Les conférenciers étaient unanimement d'accord sur l'importance d'inscrire les bibliothèques dans une démarche pédagogique de manière à attirer plus de lecteurs– c'est-à-dire agir dans un esprit de proximité – et la création d'un réseau permettant l'accès direct aux programmes initiés par les autres instances étrangères et au cumul de connaissances et de productions intellectuelles et scientifiques qu'elles emmagasinent. Autrement dit : il est nécessaire de créer une banque de données riche, dense et variée. S'agissant de la bibliothèque nationale algérienne, force est de constater que celle-ci se veut une bibliothèque universitaire plutôt qu'une institution publique – au sens large du terme. Outre les étudiants qui la fréquentent, il y a également des universitaires ou des chercheurs, et il est rare de voir un simple citoyen. Il faut dire que pour avoir accès à la bibliothèque, il faut être un adhérent, donc il faut passer par des formalités d'inscription relevant souvent d'une attitude bureaucratique, ce qui décourage toute personne voulant s'y inscrire. Or une bibliothèque doit être un service public, ouverte à tous, adhérents ou pas. C'est-à-dire qu'elle doit se démocratiser davantage. Si la bibliothèque se limite à ce type d'adhérents, c'est parce qu'elle n'offre pas toutes les commodités et les prestations censées répondre aux attentes des uns comme aux besoins des autres. Une bibliothèque doit satisfaire toutes les demandes du public. En plus, la bibliothèque nationale (algérienne) fonctionne encore, et dans l'ensemble, d'une façon traditionnelle. Cela la rend incapable de relever les défis du XXIe siècle, celui des nouvelles technologies et des communications, une ère nécessitant rapidité et efficacité. Ainsi, l'absence de numérisation entrave le développement et à l'actualisation de notre bibliothèque ; et l'accès à distance, par le biais de l'Internet, s'avère impossible. l Il est à souligner que de ce colloque a abouti à la création d'une Ligue des bibliothèques nationales arabes qui sera présidée par l'Algérie. Cette Ligue assumera plusieurs missions dont la préparation de la bibliothèque virtuelle arabe et le renforcement de l'action culturelle commune et de l'échange d'expériences dans ce domaine, la création d'une revue qui sera disponible sur Internet consacrée à la coordination entre les bibliothèques arabes et la création d'un réseau d'informations commun. La bibliothèque virtuelle arabe permettra de rassembler selon des critères techniques et scientifiques toutes les publications arabes. Elle permettra également de transmettre l'image réelle de la culture arabe vers l'Occident. La numérisation des bibliothèques, la formation en matière de gestion des bibliothèques nationales outre l'organisation de rencontres scientifiques visant l'amélioration des capacités professionnelles des bibliothécaires font également partie des missions de la ligue.