Réflexion n Le premier colloque des bibliothèques nationales dans le monde arabe se tient, depuis hier lundi, à la Bibliothèque nationale. L'objectif de ce colloque, qui entre dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», consiste à réunir les directeurs des bibliothèques arabes – et bibliothécaires – en vue de discuter et d'étudier ensemble le rôle de la bibliothèque dans la promotion du livre, donc des connaissances. Cette rencontre qui s'étalera jusqu'à demain est une opportunité de réflexion autour d'un programme de coopération et donc d'échange d'expériences administratives, organisationnelles et techniques entre les différentes bibliothèques arabes. Pour hisser celles-ci au niveau des bibliothèques occidentales, les participants tenteront d'élaborer une politique commune. Des spécialistes arabes en la matière participent à ce colloque. Sohir Fahmi Wastaoui de la bibliothèque d'Alexandrie a indiqué que «la bibliothèque joue un rôle important et significatif dans l'éducation du citoyen». «Elle lui permet et le prépare à participer d'une façon active, concrète et continue dans le développement et l'émancipation de la société», ajoute-t-il. Pour ce faire, selon l'orateur, il est indispensable qu'elle mette à sa disposition toutes les connaissances qui doivent répondre à ses attentes – et à ses besoins. L'intervenant a également souligné que la bibliothèque, pour qu'elle ne faille pas à son devoir, doit promouvoir le livre et, du coup, la lecture publique, et cela à travers différents programmes culturels et pédagogiques. Elle doit mener des actions de proximité. La bibliothèque doit aussi encourager l'utilisation des méthodes relevant des nouvelles technologies pour parvenir à accéder au livre. Sur ce, Lamia Abdelfateh, de la bibliothèque d'Alexandrie, a tenu à mettre l'accent sur l'importance de la numérisation des bibliothèques car, pour elle, elle facilite l'accès au livre. «La numérisation des bibliothèques aide à mieux développer – et cela d'une manière efficace – et à améliorer ses services, et les présenter d'une façon rapide et de mieux en mieux, c'est-à-dire à distance, surmontant ainsi les contraintes liées à l'espace et au temps.» Le directeur de la bibliothèque nationale du royaume du Maroc, Idris Kharouz, a, pour sa part, parlé de son expérience, celle de sa bibliothèque. Il a relevé que son institution tend à se professionnaliser et surtout à se moderniser en utilisant les nouveaux moyens technologiques pour mieux servir le public ; autrement dit, elle s'emploie à améliorer l'offre pour répondre d'une manière efficace à la demande. Plus tard, Nadir Ghanèm, de la bibliothèque universitaire de l'université de Constantine, a estimé que les bibliothèques dans le monde arabe connaissent un énorme déficit (insuffisance de ressources matérielles, techniques et financières et d'expérience en la matière). Cela l'a rendu, aujourd'hui, à l'ère des nouvelles technologies, incapable de relever les défis et donc de constituer une véritable banque de donnée et un réseau de connaissance fiable et performant. D'autres intervenants comme le directeur de la bibliothèque nationale de Mauritanie, Hamadou Hadya Kan, ont axé leur intervention autour du rôle de la bibliothèque dans la sauvegarde de «l'intérêt culturel au même titre que l'intégrité territoriale de la nation» pour faire face au fait de la mondialisation, et ce en préservant et en promouvant le patrimoine culturel national. Le recours aux nouvelles technologies se révèle incontournable.