Rappel de la question : 16.Quel a été, dans ce monde, l'homme qui s'est associé à Dieu et qui a bâti dans ce monde un paradis sans égal et semblable au paradis terrestre créé par Dieu ? Où est ce paradis et comment est-il ? Og demeura stupéfait de cela et ce fut parce que cette montagne tomba sur son cou qu'on le nomma Og-Ibn-'Onk, c'est-à-dire Og au cou. Gabriel vint ensuite vers Moïse, lui apprit cet événement et lui dit : va combattre Og Ibn 'Onk. va, car tu remporteras la victoire sur lui et tu le tueras. Moïse prit son bâton et partit. Arrivé près d'Og, il le trouva dans l'état que nous avons décrit et doué de sa haute stature et de sa force extraordinaire. On rapporte que le bâton de Moïse avait dix coudées de hauteur. La taille de Moïse était de dix coudées ; il sauta à vingt coudées de terre et lança son bâton qui atteignit le talon d'Og-Ibn-'Onk. Or, le bâton de Moïse était extrêmement lourd, et les prophètes étaient forts. Lorsque Moïse lança son bâton, Og Ibn-Onk tomba à cause de la fatigue que lui causait la montagne et mourut. De longues années s'étaient écoulées après la mort d'Og-Ibn-'Onk lorsque, sous les Cosroès qui étaient des rois de Perse, on voulut construire un pont sur l'Euphrate. On ne trouva point de bois convenable à cet usage. On fabriqua alors cinquante chariots et on transporta, au moyen de taureaux forts et robustes, des rocs que l'on attacha aux côtes d'Og-Ibn-'Onk : on transporta ces côtes à Bagdad et on en fit un pont. Lorsque les hommes passèrent sur ce pont pendant un espace de cinq cents ans, sans que l'on eût éprouvé le besoin d'un autre pont ou d'un bateau tant que la côte d'Og servit à cet usage et resta à la même place, tout le monde se plaignit aux rois de Perse de ce qu'un os humain servait de pont : on l'enleva alors et l'on construisit le pont de briques qui existe maintenant. Or, on rapporte qu'avant la guerre dont nous avons parlé, Schaddâd, fils d?Âd avait établi Og-Ibn-'Onk son lieutenant sur tout le peuple d?Âd. Lorsqu'ils se révoltèrent tous ensemble contre Dieu, Schaddâd fit venir en sa présence Og-Ibn-'Onk et il dit au prophète Houd : voici mon lieutenant, c'est lui qui fera la guerre à toi et à ton Dieu. Houd lui répondit : infortuné ! ne crains-tu donc pas les peines de l'enfer, et n'espères-tu pas le paradis ? Schaddâd répondit : Je ferai moi-même un paradis ; et il établit des personnes pour lui amener des hommes, des maîtres, des ouvriers. Il plaça mille ouvriers sous l'obéissance de chaque maître. Les maîtres étaient au nombre de mille. Il n'en existait pas davantage dans l'univers. Schaddâd leur ordonna de chercher un endroit dont le terrain fût des plus unis et dont l'eau et l'air fussent des plus agréables. Ces mille maîtres trouvèrent un endroit qu'ils nommèrent Iran, et qui leur plut. Schaddâd leur ordonna de commencer à bâtir ce paradis auquel ils donnèrent douze milles de longueur sur douze milles de largeur. Schaddâd écrivit ensuite une lettre aux lieutenants qu'il avait dans le monde partout où se trouvaient un roi, des princes, des lieutenants, des ministres, des gouverneurs, des gens qui fussent dévoués et autres personnes semblables, telles que Dha'h'hâk, fils d?Olwân, Walîd. fils d'ar-Riyân, Chânem, fils d"Olwân, et d'autres encore, afin qu'ils enlevassent l'or, l'argent, les pierres précieuses, les perles, les rubis, les topazes, le bois d'aloès, le musc, l'ambre, le safran et toutes les choses de ce genre qui se trouvaient dans le monde, à tous ceux qui les possédaient, depuis l'Orient jusqu'à l'Occident, et qu'ils lui envoyassent toutes ces matières. Les choses en vinrent, dit-on, au point qu'on mit à l'encan dans ce royaume un chameau avec sa litière pour un dirhem d'argent. Personne n'avait ce dirhem et ne put le donner pour le prix de ce chameau et de cette litière, afin de les acheter. (à suivre...)