Rapel de la question : 16.Quel a été, dans ce monde, l'homme qui s'est associé à Dieu et qui a bâti dans ce monde un paradis sans égal et semblable au paradis terrestre créé par Dieu ? Où est ce paradis et comment est-il ? On rapporte que du temps de Mo'âwiya. fils d'Abou-Soufyân, fils de 'Harb, il y eut un homme dont le nom était 'Abdallâh, fils de Qilâba ; cet homme avait perdu un chameau et il partit pour le chercher. Tout à coup, il arriva au paradis de Schaddâd, sans savoir ce que c'était que ce paradis ; il pensa être devenu fou. Il prit ensuite quelques pierres précieuses, du musc, de l'ambre, et les enleva sans opposition. Son adresse le fit sortir de cet endroit ; il arriva à la ville, se présenta à Mo'âwiya et plaça devant lui ce qu'il avait rapporté du paradis de Schaddâd. Toutes ces substances avaient perdu leur première forme et on ne savait pas ce qu'elles étaient. On tira quelque chose de ce qui était or ou argent. Les pierres précieuses et toutes les autres matières avaient été altérées. Lorsqu'on les mit sur le feu, il en sortit une odeur de musc ; on sut alors que ces choses avaient été du musc. On donna alors une armée à ce même homme-là afin qu'il allât et qu'il rapportât de ce paradis tout ce qu'il y trouverait. Ils partirent. et, quelque recherche qu'ils fissent, ils ne le retrouvèrent point. On raconte ce qui suit de Daghfal, fils de Handzala. Schaïbânî, qui a été cadi de 'Hadhramawt. Or, 'Hadhramawt est une grande ville, située dans l'Arabie. Lorsque l'armée dont nous avons parlé chercha le paradis de Schaddâd et n'en trouva point de trace, ce Daghfal, qui était cadi de 'Hadhramawwt, dit : j'étais encore enfant lorsque j'appris de mon père que près de 'Hadhramawt, sur le bord de la mer, il y a une caverne qui a pour porte la côte d'un grand poisson. Le corps de Schaddâd est en ce lieu. Les hommes qui étaient à la recherche du paradis de Schaddâd prirent de la lumière et marchèrent vers cette caverne. Leur lumière s'éteignit, ils demeurèrent stupéfaits. Cependant, ils avancèrent toujours jusqu'à ce qu'il parut une clarté. Ils arrivèrent ensuite à une maison creusée dans le roc et qui avait cent coudées de largeur et cent coudées de longueur. Ils virent dans cette maison une espèce de trône en pierre et un homme d'une grandeur telle qu'il remplissait toute la maison. On avait couché cet homme sur le dos. Tout autour du trône se trouvait une grande quantité de pierres précieuses, d'or et d'argent et on avait revêtu cet homme de soixante-dix robes brochées d'or. Lorsque les gens qui cherchaient le paradis de Schaddâd portèrent la main sur ces étoffes, elles devinrent poussière et les pierres précieuses et l'argent qu'elles contenaient tombèrent à terre. Ces mêmes gens virent sur le lit de ce mort une table en or sur laquelle on avait gravé des caractères comme on a coutume d'en graver sur la pierre. Ils prirent cette table et voulurent l'emporter et sortir de la maison en suivant le passage par lequel ils étaient entrés. Ils ne purent exécuter leur dessein : alors, ils retournèrent sur leurs pas, se dirigeant vers l'endroit d'où venait la lumière du jour. Et là, ils examinèrent cette table sur laquelle étaient écrits les vers suivants : Ô vous qui placez votre confiance dans la longueur de votre existence, dans votre courage et dans votre force et qui vous appuyez sur le nombre de vos possessions, sachez que je suis Schaddâd fils d?Âd : je m'appuyais sur ma force et sur mes richesses : je disais : l'empire du monde m'appartient : les rois de l'univers me craignaient. Le prophète Houd vint, il nous trouva en révolte contre Dieu et nous appela à la religion. Nous nous confiâmes en notre force et nous n'écoutâmes pas ses paroles : nous nous révoltâmes contre lui. Enfin, la colère du ciel descendit sur nous et me fit périr moi et mon armée. Voyez donc l'état dans lequel je me trouve et profitez de mon exemple. (à suivre...)