Résumé de la 2e partie n Samir commence déjà à se sentir coupable vis-à-vis de sa femme. Karima l'obsède. Il est à peine 7 heures du matin, pourtant la circulation est déjà assez dense. Cela ne dérange nullement Samir qui veut profiter de chaque moment de vide pour penser à Karima, non sans une certaine angoisse. Depuis cette rencontre du jeudi soir, il ne se sent plus le même. La veille, vendredi, il avait passé la journée à la maison, s'efforçant d'être comme à l'ordinaire avec sa femme et ses enfants. Que va-t-il devenir s'il s'avère que son penchant n'est pas une simple tocade? Il se met à sourire se moquant de lui-même : une tocade la quarantaine passée ? Fort peu probable. Des coups de klaxon l'avertissent qu'il avait ralenti sans s'en rendre compte, gênant la circulation. Appuyant sur l'accélérateur, il prend la direction de l'hôpital. Après avoir stationné sa voiture au parking, il se rend au service de pédiatrie qu'il dirige depuis maintenant deux ans. Se mettant rapidement au travail, il ne voit pas les heures s'écouler. Il se surprend pourtant à plusieurs reprises à penser à Karima. Il a beau chasser son image, elle revient le tarauder. Et à chaque fois, la même envie de la revoir l'étreint. A la fin de la journée, cette envie est plus forte que tout. «Bonne journée ?», entend-il dire en sortant du service. Il se retourne et se retrouve en face de Djamel, un généraliste. «Oui, si tu veux», répond-il. Les deux hommes empruntent ensemble le long couloir en direction de la sortie. «Quand je pense que des invités viendront ce soir à la maison, j'ai une folle envie d'aller ailleurs.» Djamel a un ton plutôt excédé. «Ne me dis pas que tu traverses une crise de misanthropie.» «Je t'assure que si. Je n'ai envie que d'une chose c'est qu'on me laisse tranquille. Dis-moi, pourquoi les gens ne restent-ils pas chez eux ?» Samir ne peut s'empêcher de sourire. Son ami a vraiment l'air embêté par les visiteurs de ce soir. Mais moi, se dit-il, j'ai l'impression d'avoir des problèmes autrement plus sérieux. «Je te trouve bien silencieux», lui dit Djamel. «Pas spécialement, non. Je suis fatigué voilà tout.» Arrivés à la sortie de l'hôpital ils se disent au revoir. «On se fait un repas ensemble en famille ? Cela fait longtemps que cela ne nous était pas arrivé.» «Oui, bien sûr», répond Samir qui ne regarde même pas son ami partir. Il est bouleversé, car il vient de voir Karima au volant de sa voiture sur le trottoir d'en face. Visiblement, elle l'attendait. En tout cas, elle regarde dans sa direction en ce moment. Attendant que Djamel ait disparu au tournant, il va vers elle. «Bonjour, lui dit-il, je peux vous aider ? Vous attendez quelqu'un ?» Un peu mal à l'aise, elle hésite un instant et lui répond : «En fait, je passais par là et je me suis rappelée que vous travailliez ici. Alors…», elle n'arrive pas à terminer sa phrase. Samir est en extase. Il est clair qu'elle est venue pour lui, sans aucune autre raison que celle de le voir. Il ne lui était donc pas indifférent. Même mieux, elle a peut-être pensé à lui autant que lui à elle. (à suivre...)