Résumé de la 6e partie n Samir et Karima sont sur un nuage rose et n'entendent pas Nadia entrer dans la chambre. Après un moment de silence gêné, Samir qui avait prestement retiré sa main prend la parole : «Bonjour. Comme tu vois, Karima a été assez gentille pour venir me rendre visite.» «Oui, je vois !», Nadia n'en dit pas plus. Elle reste à sa place la regardant toujours, semblant trouver un malin plaisir à les mettre mal à l'aise. Karima arrive enfin à bouger de sa place. S'emparant de son sac, elle passe devant Nadia sans la regarder. Elle se sent très mal, mais se console en se disant qu'après tout, elle ne la connaît que depuis peu et en plus qu'aurait-elle pu y faire ? A-t-elle choisi d'aimer cet homme ? A vrai dire, toutes ces pensées trottent dans la tête de Karima depuis déjà quelques jours, mais elle a beau se culpabiliser, elle n'arrive pas à étouffer ses sentiments pour Samir. Ce dernier reste silencieux après son départ. «Comment as-tu osé me tromper après toutes ces années ?» «Mais je ne t'ai pas trompée.» Elle avance dans la pièce l'air terriblement malheureux. Il a pitié d'elle. «Comment peux-tu dire que tu ne m'as pas trompée ? Comment appelles-tu ce que j'ai vu de mes propres yeux alors ?» Il se tait, car ne trouvant rien à dire. Le regardant droit dans les yeux, elle lui dit : «Depuis quand vous connaissez-vous ?» «Depuis notre anniversaire.» C'est à peine s'il murmure ces mots, tellement il est gêné pour elle surtout. Elle reste muette un long moment avant de lui dire sans le regarder : «Je ne sais pas ce qu'il y a entre vous au juste, mais tu comprends qu'il va falloir que tu choisisses et le plus tôt sera le mieux pour tout le monde.» Elle se dirige alors vers la porte sans le regarder. Samir se sent oppressé. Il reste allongé fixant le plafond quand son portable sonne. Il devine que c'est Karima qui s'inquiète «Allô, l'entend-il dire à l'autre bout du fil, je ne te dérange pas ?» «Non, elle est partie, je voulais te dire que j'étais vraiment désolée. J'ai tout fait pour éviter cette rencontre mais…» «Je sais, tu n'y es pour rien.» «Tu dois être fatigué, reprend-elle, je te laisse te reposer.» «Oui et ne t'en fais pas, d'accord ?» «D'accord, je t'embrasse.» Il lui est très reconnaissant de le laisser avec ses pensées. Elles ne le mèneront pas loin. La longue nuit blanche qu'il passe ce soir-là ne l'avance pas à grand-chose. Le lendemain, il est toujours aussi désemparé et partagé. Son cœur penche sans hésitation pour Karima, mais Nadia reste sa compagne, la mère de ses enfants. Quand il pense à ces derniers, son cœur se serre. Il a toujours été proche d'eux et aujourd'hui, il se demande quelle serait leur réaction s'ils apprenaient qu'il envisage de quitter leur mère. Que penseront-ils de lui plus tard ? Continueront-ils à l'aimer? Sauront-ils lui pardonner ? Entre ses sentiments et son sens du devoir, Samir se sent tiraillé. Comme si elles s'étaient donné le mot, ni Karima ni Nadia ne viennent lui rendre visite le lendemain. Il se sent terriblement seul et c'est là que pour la première fois depuis son hospitalisation, son foyer lui manque : la chaleur, la stabilité et même le confort de la routine. A la fin de la journée, il reçoit un appel de Karima. «Comment vas-tu aujourd'hui ?», demande-t-elle. «ça va ma chérie. J'allais t'appeler, mais tu m'as devancé. J'avais quelque chose d'important à te dire.» Elle ne dit rien et il la sent suspendue au téléphone. «Sache d'abord que je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne mais, dans la vie, il faut parfois faire des choix douloureux. Tu comprends ?» «Oui.» Et il croit entendre un sanglot dans sa voix… Il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir lui demander de venir et de ne plus le quitter. «Au revoir.» Elle raccroche avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Il raccroche à son tour.