Retour n L'établissement Arts et culture revient après plusieurs mois d'absence avec les rencontres musicales «Andaloussiate El Djazaïr» qui se tiennent jusqu'au 28 du mois en cours. InfoSoir : Cela fait une année que vous êtes absent de la scène culturelle. Peut-on en connaître les raisons ? Redouan Mohamedi : Il ne s'agit pas d'absence ou de disparition. C'est seulement un recul que nous avons pris et dont l'objectif consiste à revoir notre stratégie relative à la gestion de l'activité culturelle. Nous nous sommes accordé un temps de réflexion sur une nouvelle manière de nous inscrire, nous, en étant que porteurs de projets culturels et promoteurs de l'action culturelle, au sein de la ville. Notre souci aujourd'hui, et vu les besoins multiples du public, est d'offrir à chacun la possibilité de choisir sa culture. Nous ne cherchons pas à imposer, mais à proposer. Mais cela nécessite une étude de terrain... En effet, cela exige un travail de prospection et notamment de la réflexion. Pour ce faire, nous avons décidé d'aller vers les gens. Le public nous intéresse plus que toute autre chose. C'est à partir de lui que nous traçons et développons notre action culturelle. C'est par lui que nous nous l'approprions. J'aimerais bien dire aussi qu'il y a un réel problème d'offre. Il faut savoir quel type de culture pour quel type de public. Il faut œuvrer de manière à susciter – de nouveau – l'intérêt du public, donc réinvestir les espaces culturels, notamment les lieux publics. Là, vous voulez parler de culture de proximité ? Oui. Il faut cultiver et développer la culture de proximité. Impliquer également le public dans l'action culturelle qu'il faut permaniser dans la vie de tous les jours et ne pas la rendre simplement événementielle afin d'habituer le public aux faits culturels. C'est par la culture de proximité que l'on peut instaurer des traditions culturelles, donc relancer la culture et l'étendre à toute la société. Pour cela, il faut le concours de plusieurs partenaires. Il est effectivement urgent de susciter l'intérêt des gens et les motiver pour une plus grande implication, d'où l'apport de partenaires comme les communes qui, elles, ayant des potentialités artistiques, doivent s' impliquer davantage dans l'action culturelle, en vue de créer un environnement favorable au développement de la culture, donc de la ville. La ville a des habitudes et des réflexions culturelles qu'il faut assimiler au sein même du développement social et urbain. La ville ne peut se construire – donc se développer – qu'avec l'inscription de l'action culturelle dans la vie quotidienne du citadin, donc du citoyen. La citoyenneté veut dire aussi un acte d'appropriation de l'action culturelle. Là, vous revenez, pour la 4e année consécutive, avec Andaloussiate El Djazaïr. Il s'agit d'abord d'un programme musical. Ensuite, c'est une manifestation qui a pour objectif de créer une tradition de rencontre annuelle des troupes qui perpétuent l'art musical andalou. Là, je crois d'ailleurs que nous avons pu assimiler un réflexe culturel – un réflexe parmi tant d'autres comme les poésiades d'Alger – et l'inscrire dans une action permanente, créant ainsi un rendez-vous culturel annuel et y habituer le public. Ensuite, notre souci est d'encourager la confrontation musicale entre les troupes naissantes et les autres associations, et enfin, l'une des choses les plus importantes, c'est de consacrer un espace au patrimoine musical andalou où le public sera convié. * Directeur d'Arts et culture, organisme chargé de l'organisation et de la promotion des manifestations culturelles et artistiques sur la place d'Alger.