Nouveauté n Le mystère ayant, pendant des années, entouré la correction des épreuves du baccalauréat n'est, désormais, qu'un lointain souvenir. Tout avait été préparé depuis plusieurs jours dans cet établissement situé à quelques mètres de la populaire cité El-Bahia à Kouba. Avec son aspect architectural intact, le lycée Hassiba-Ben Bouali est l'un des rares à continuer de tourner le dos à la mixité instaurée au début des années 1980. Ce lycée carbure à plein régime vers la fin de cette première semaine de correction qui a vu transiter 13 736 copies d'examen provenant pour la première fois de l'intérieur du pays, Tizi Ouzou et Illizi ainsi que de l'étranger, à savoir le lycée algérien de Paris. Car la nouveauté cette année est que l'Office national des examens et des concours (Onec) a décidé de délocaliser la correction des copies. Poussés par la curiosité, les passants qui se regroupent devant ce centre sont aussitôt mis hors du périmètre de sécurité établi par la police où des barrières sont dressées tout au long de cet établissement. A l'entrée du centre, envahi habituellement par les élèves, un calme presque religieux accueille les visiteurs, même la cour est plongée dans un silence étrange. Pour y accéder, il faut passer par le service de sécurité pour être ensuite guidé par l'adjoint du chef de centre Mebrek Hadj inspecteur au ministère de l'Education qui, après quelques minutes de discussion sur le déroulement de la correction, nous invite à faire un tour dans les salles de correction, ainsi que les salles interdites d'accès même aux correcteurs. Il s'agit de la banque des copies surveillées jour et nuit par deux secrétaires généraux. Les copies sont récupérées le jour de la correction par le président du jury en présence du chef de centre. A l'intérieur de ce centre où sont regroupés 495 correcteurs, une affiche indique les classes destinées à chaque filière et une autre interdit le téléphone portable. Les correcteurs ont de 15 à 20 ans d'expérience pour la plupart d'entre eux. Ils passeront ensemble près de 14 jours chargés et palpitants. Réunis pour partager des moments de réflexion, l'espace d'une pause café, ils font un travail de comparaison assorti de commentaires sur les copies qu'ils ont déjà corrigées. Il y en a même certains qui versent dans la nostalgie en certifiant que les copies corrigées durant les années 1960 et 1970 n'auront jamais leurs pareilles aujourd'hui tant le niveau des élèves était de loin meilleur. Leur travail commence à 7h30 pour prendre fin à 14h. Les retardataires sont refoulés en vertu de la loi exigeant de tous les correcteurs d'être présents dans les salles de correction à l'heure convenue. Il est en outre interdit à tous les correcteurs de quitter le centre avant 14h, hormis ceux munis d'une autorisation du chef de centre.