Les chefs fatimides quitteront Ikdjane pour rejoindre Reqqada, mais la forteresse kabyle gardera une importance symbolique pour la dynastie. Elle restera aussi un centre de propagande religieuse actif, ainsi qu'en témoignent les nombreuses mosquées et zaouias qui l'entourent et qui vont, tout au long du Moyen Age, rayonner sur la région. A la fin du Xe siècle, le géographe arabe al-Muqqadasi cite Ikdjane comme une grande ville de l'Ifriqya, terme qui désignait la Tunisie actuelle et l'Est algérien. Signalons qu'Ikdjane était également appelée au Moyen Age, Dar al-Hidjra (la demeure de l'exil) par référence aux chiites qui y avaient trouvé refuge. Signalons que le site d'Ikdjane où subsistent des ruines de la cité médiévale, a été classé patrimoine national en 1978. Le nom Ikdjane, qui a la forme d'un pluriel (terminaison en–an) est peut-être le nom d'une fraction des Kotama ; on l'a aussi rapproché du mot kabyle aqjun (chien) : il pourrait s'agir dans ce cas, d'un ancien nom totémique conservé après l'islamisation de la tribu. Signalons qu'un village de la vallée de la Soummam (commune de l'Akfadou), porte aussi ce nom, Ikjan, mais on ignore s'il a un rapport avec l'Ikdjane du Moyen Age.