Espoir n Les parents des dix sourds-muets d'Alger ayant passé les épreuves du BEM et qui n'ont pas réussi, devraient être soulagés après la décision du ministre de l'Education nationale de revoir les dossiers des recalés. C'est à la suite d'une lettre adressée au journal par la parente d'une excellente élève sourde scolarisée à l'école des jeunes sourds de Télémly et qui n'a réussi au BEM, que nous avons contacté la directrice de cette école. Et là, nous avons wconstaté qu'aucun des quatre candidats dont un garçon de cette école n'a eu son BEM. Ce sont pourtant de bons élèves qui ont fourni beaucoup d'efforts, nous indiquera la directrice. Selon d'autres sources, nous avons d'ailleurs appris que la totalité des candidats sourds au niveau d'Alger ont échoué à l'examen du BEM. L'école de Télémly en compte quatre, celle de Mohammadia 3 et 3 se trouvaient dans des classes de sourds intégrés dans les écoles normales. «Le sourd est soumis à une évaluation quotidienne dans le système pédagogique de notre type d'école durant toute l'année scolaire mais pour le BEM, il a été soumis à l'évaluation de trois jours. C'est trop pour lui», nous déclarera un professeur à l'école de Télémly. «Il est vrai qu'on parle d'insertion scolaire et sociale, mais pour ce cas c'est très différent car le sourd a toujours été avec les sourds et se retrouve en fin d'année à l'examen final avec les normaux selon le même système», reprendra-t-elle. «Les élèves entendants les «normaux» se basent sur l'écoute (l'oreille), mais les sourds se focalisent sur la vue», expliquera la directrice en indiquant que bien qu'ils soient soumis au même programme de scolarité que les normaux après avoir passé par une démutisation de 2 à 3 ans, ces élèves ont toujours besoin, selon la directrice, qu'on s'occupe d'eux. Elle souhaiterait d'ailleurs que tous les sourds du territoire national qui arrivent à décrocher de bonnes moyennes durant l'année scolaire, puissent bénéficier d'une petite attention des responsables à titre particulier. Elle se dit prête à prendre en charge ces élèves sourds s'ils passent au lycée par l'internat, les cours de soutien scolaire et la cantine jusqu'au baccalauréat. «Les élèves ont fourni des efforts, ont réalisé de bons résultats par leur volonté sans relâche et grâce à nos professeurs bénévoles qui les ont soutenus durant toute l'année scolaire par des cours de révision les jeudis, lundis et pendant les vacances», reprendra-t-elle et il est très difficile pour le sourd selon une psychologue de concevoir par lui-même le sujet, de lire ou de comprendre surtout tout ce qui est littéraire, sans parler du complexe du handicap, l'âge et le facteur psychologique.