Interdite d'activité dans de nombreux pays européens, la secte évangéliste trouve, semble-t-il, un terrain favorable en Algérie. Cependant, de nouveaux textes de loi viennent limiter son champ d'action et c'est pour en débattre et éventuellement trouver les moyens de les contourner, que des «pasteurs» de l'église évangéliste se sont donné rendez-vous cette semaine à Tizi Ouzou. Les «pasteurs» de l'église évangéliste installée dans notre pays dans les années 1990, à la suite des démarches menées par un «pasteur» français, un certain Philippe Martinez, se réuniront au courant de cette semaine dans la wilaya de Tizi Ouzou. Selon des sources généralement bien informées, la rencontre aura lieu dans un des lieux de culte de l'église, probablement celui de la Nouvelle ville de Tizi Ouzou. Les responsables évangélistes qui viendraient de toutes les wilayas où l'église est présente telles que Béjaïa, Sidi Bel Abbes, Oran, auront à débattre de la dernière loi sur le culte qui stipule dans un de ses articles que toute activité cultuelle chrétienne est soumise à autorisation du wali, une demande devant être introduite auprès du représentant du ministère de l'Intérieur 5 jours avant la tenue de l'activité. Cet article, même s'il ne peut empêcher la secte évangéliste d'activer, la gêne tout de même, sachant qu'avant la promulgation de la loi en question, l'église jouait sur du velours, en organisant des séminaires, des baptêmes sur les plages (en été) sans être inquiétée car profitant du vide juridique en la matière. Il faut dire que le phénomène sectaire est nouveau en Algérie, et le ministère des Affaires religieuses n'était pas préparé à gérer une telle situation. Rappelons cependant la décision du département de Gholamallah, portant traduction et distribution du Coran en tamazight pour y faire face. Néanmoins, la garantie de la liberté du culte par la loi fondamentale a profité aux évangélistes. D'ailleurs, selon nos sources, c'est l'un des principaux arguments que les concernés comptent faire prévaloir pour se faire entendre. Sachant que l'amalgame entre la secte évangéliste et l'église catholique qui se refuse toute activité prosélytique, doit être levé, des mesures fermes doivent être prises par l'Etat contre une secte dénoncée par le Parlement européen et interdite d'activité dans de nombreux pays d'Europe. La seule mesure qui a été prise jusque-là est l'interdiction d'entrer en Algérie pour le «gourou» de la secte, en l'occurrence Philippe Martinez, mais ses émissaires parviennent toujours à entrer dans notre pays en tant que touristes, nous informe-t-on, pour ensuite organiser des séminaires et rencontrer les «pasteurs» algériens.