Sac à dos, tenue vert militaire, baskets, petites lunettes de vue cachées sous une petite casquette blanche, Rabéa Nedjar donne l'air de ce qu'elle est : une amoureuse d'aventure et de randonnée. Mais elle n'est pas seulement cela, c'est aussi et surtout une passionnée de cuisine traditionnelle chenouie, faite à base de plantes sauvages comestibles. Rabéa a exploré, seule, tout le mont Chenoua et même les montagnes d'Alsace à la recherche de ces herbes. Elle est imprégnée, depuis son jeune âge, de la culture culinaire traditionnelle chenouie à base uniquement de plantes sauvages qu'elle cueille elle-même sur les hauteurs du mont chenoua. «ma passion, je l'ai héritée de ma tante, de ma mère et de vieilles dames de la région», insistera-t-elle. Elle a appris à marier les saveurs de différentes herbes et algues, parfois accompagnées de poisson. Son rêve de toujours : ouvrir un restaurant à Tipaza, mais faute de moyens... Cependant elle ne baisse pas les bras. «Pour moi, sauver cet héritage de l'oubli devient une question d'honneur et de devoir de mémoire», nous confiera-t-elle. «Sans les plantes, la vie sur Terre serait impossible. Nos ancêtres ont vécu grâce aux plantes. Dommage ! jadis, nos grands-parents trouvaient toutes les espèces de plantes dans la nature, une nature envahie aujourd'hui par le béton. Actuellement, on ne peut les trouver que sur les hauteurs des montagnes et en des endroits protégés», regrette-t-elle.