Valeur n Le baccalauréat est le diplôme le plus important dans la vie d'un étudiant, car il lui ouvre les portes vers un autre monde, celui des études supérieures spécialisées. Ce diplôme prépare l'ancien élève à devenir le futur scientifique, technicien, journaliste, écrivain, pilote, politicien… et l'intègre dans le monde actif. D'une façon générale, nonobstant les problèmes de chômage ou autres, l'obtention du bac signifie la garantie d'un poste de travail ou de responsabilité et un avenir assuré et meilleur. Chez nous, outre cet aspect pratique de la question, il y en a un autre de dimension sociale. Un bachelier dans la famille, c'est une source de fierté. L'importance que les familles continuent à donner à cet événement ne se démode pas. Preuve en est ces petites fêtes organisées par les familles des lauréats, auxquelles on invite les proches pour partager la joie et féliciter l'heureux diplômé. Cette tradition, même si elle n'est pas aussi respectée qu'avant, car aujourd'hui ce brevet est banalisé (cette année ce sont 53% des élèves qui ont eu leur bac et on est loin des 5 à 10% des années 70 et 80), perdure. Mais est-ce que tous les bacheliers, bientôt universitaires, ont leur avenir socioprofessionnel garanti ? Là est une autre question. Et ce ne sont pas les milliers de diplômés au chômage ou en voie de le devenir et qui, parfois, regrettent de ne pas avoir choisi une autre voie que celle de la fac, qui diront le contraire. Après la joie de l'exploit donc et les compliments des amis et des parents, vient le moment de la raison et de la réflexion. Le nouvel étudiant, une fois ses esprits retrouvés, est à un carrefour ou il doit choisir sa destination : Aller à l'université, s'engager dans un corps institutionnel (armée, douane, police, protection civile) ou choisir une autre option comme aller suivre ses études dans un institut spécialisé ou partir chercher le savoir sous d'autres cieux… Pour avoir une idée de ce dilemme , il n' y a qu'à voir les hésitations et les interrogations des nouveaux étudiants lorsqu'ils remplissent les fiches de vœux. Ils sont très minutieux et ils mettent souvent longtemps à prendre une décision finale quant à la branche qu'ils veulent suivre à l'université. Une hésitation motivée par des facteurs socioprofessionnels et par les mutations de la société. «Avant, l'étudiant, pas trop soucieux de son avenir, choisissait d'abord ce qu'il aimait comme spécialité. C'était selon les tendances et les passions. Mais aujourd'hui il est devenu plus pragmatique et plus raisonnable», souligne un ex-étudiant qui travaille aujourd'hui est pharmacien. «Pour moi un diplôme veut dire d'abord un avenir et un emploi garantis. Alors je n'ai plus droit à l'erreur. Heureusement que ma moyenne me permet de m'inscrire en informatique la spécialité que je voulais faire depuis mon jeune enfance», explique Rafik qui vient d'obtenir son bac avec 13, 88 de moyenne. Ce dernier cite l'exemple de centaines de jeunes licenciés qui chôment car ils n'ont pas fait le bon choix. «Je ne dirais pas que ce sont tous ceux qui ont choisi l'informatique qui trouveront du travail, mais je dirais que les branches techniques sont les plus prisées de nos jours. La preuve, tous les étudiants qui échouent au bac, font tout de suite après, un stage en informatique, c'est une nécessité, c'est un outil important de nos jours», précise-t-il. Cependant beaucoup de nouveaux étudiants sont trahis par leurs notes, car il y a des spécialités qui exigent une moyenne très importante pour s'y inscrire, il s'agit surtout de la médecine, de l'informatique et des sciences administratives. Des spécialités très prisées mais qui ne sont accessibles qu'aux élèves très studieux.