Origine n La prolifération du commerce informel, le manque flagrant d'inspecteurs de contrôle de qualité et de laboratoires d'analyses et l'inconscience des consommateurs constituent les principaux facteurs des intoxications alimentaires. Notre pays ne dispose actuellement que de 19 laboratoires et près de 1 000 contrôleurs de qualité pour un nombre global de 1,2 million de commerçants. Pour garantir une meilleure maîtrise du marché, le ministre du Commerce El Hachemi Djâaboub a indiqué que son département mise sur «le recrutement de 1500 cadres universitaires entre 2007-2009 pour le contrôle de la qualité des produits proposés à la consommation». Pour sa part, le sous-directeur de contrôle de la qualité et de répression de la fraude au ministère, Abdelhamid Boukahnoun, a indiqué que «les services de contrôle ont contrôlé, durant le premier semestre 2007, plus de 70 000 cargaisons aux frontières, 68 432 d'entre elles ont été autorisées et 758 saisies». S'agissant des marchés, les mêmes services ont recensé «144 000 interventions qui ont permis de découvrir 19 500 infractions ayant abouti à la fermeture de 1 400 locaux commerciaux, la saisie ou la destruction de marchandises évaluées à 168 millions de dinars ainsi que le transfert de 18 000 dossiers à la justice, a souligné, hier, le même responsable lors d'une journée d'information sur les intoxications alimentaires organisée à l'hôtel Sheraton». Evoquant la situation actuelle en la matière, le ministre a indiqué que les intoxications alimentaires ont connu, ces dernières années, «une baisse sensible», précisant que «1 700 cas ont ainsi été enregistrés durant le premier semestre de l'année en cours», sachant qu'ils étaient «4 000 l'année dernière et 6 000 en 2004» . Selon les statistiques de la Forem, 40% des contraventions enregistrées concernent le non- respect des conditions d'hygiène par les commerçants. 50% des cas sont causés par la consommation de crèmes glacées et de pâtisseries et 30% par la consommation de viandes rouges. Le président de la Forem a passé en revue les résultats de l'enquête sur les habitudes alimentaires des Algériens menée récemment par sa fondation sur un échantillon de 400 personnes. Selon cette enquête, 64% de ces personnes prennent leur petit-déjeuner hors de leur domicile et 74% déjeunent dans des restaurants. 60% de ces personnes ont souffert, au moins une fois, d'intoxication alimentaire dont 15% ont nécessité un arrêt de travail. Les commerçants ont, selon M. Boukahnoun, une grande part de responsabilité puisque «certains d'entre eux préfèrent économiser dans la consommation de l'énergie électrique en éteignant leurs frigos ou chambres froides, ce qui se traduit par le pourrissement du produit alimentaire». Des mesures … peu dissuasives ! l Les mesures prises actuellement par le ministère consistent à dépêcher des contrôleurs sur le terrain. Ces derniers enregistrent les infractions et les directions du commerce poursuivent le contrevenant en justice. Les contrôleurs peuvent proposer la fermeture du local, mais la décision finale revient à la justice. «Certains ont continué à exercer bien que les inspecteurs aient proposé la fermeture de leurs locaux , car l'inspecteur est incapable d'ordonner la fermeture immédiate et la justice prend plusieurs semaines pour étudier les dossiers», a indiqué un responsable au ministère. Le contrôle du respect des conditions d'hygiène devrait être fait, selon Abdelhamid Boukahnoun, par les Bureaux d'hygiène communaux (BHC) composés d'un médecin, contrôleur de qualité et le représentant du ministère de l'Agriculture. «Les P/APC sont appelés à redynamiser les activités des BHC pour éviter les conséquences nuisibles du non-respect des règles en vigueur. Les services du ministère sont incapable de contrôler 1 541 communes», a-t-il souligné.