Les changements climatiques et surtout la sécheresse ont sérieusement entravé la production nationale de liège dont la qualité est pourtant très appréciée sur le marché mondial. Le directeur des forêts parle des moyens à mobiliser pour préserver et faire fructifier cette richesse. «Nous avons une fibrille qui se caractérise par un vieillissement. Et les changements climatiques ainsi que la sécheresse qui ont sévi pendant près de 25 ans ont eu des conséquences négatives sur la production du liège», a expliqué Mohamed Mellouhi, directeur général des forêts, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. Un programme de plantation et de transformation qui serait «à même de rendre son prestige à la filière» a été déclenché depuis quelques années. Pour ce faire «nous avons procédé à l'installation d'un conseil interprofessionnel de la filière, qui s'est penché sur la situation du liège sur tout le pays. Il a fait un état des lieux et posé un certain nombre de mesures. Les plus importantes sont la redynamisation de la filière à travers deux éléments essentiels : le programme de plantation et l'exploitation rationnelle». Pour arriver à ses fins, le programme qui a démarré en 2000 avec le plan national de reboisement a permis, grâce à une enveloppe conséquente de 8 milliards de dinars, la plantation de 12 000 hectares de liège. Le programme qui prévoyait une plantation de 80 000 hectares, à raison de 20 000 hectares par an pour reconstituer la fibrille algérienne devait s'étendre sur 20 ans. «Mais suite aux orientations du ministre de l'Agriculture, nous l'avons ramené à 10 ans. Donc nous sommes dans la moyenne du rythme qu'on s'est fixé». Concernant la production, il faut savoir que l'exploitation de liège se fait au rythme d'une rotation de 10 ans. M. Mellouhi en faisant un état des lieux actuel du secteur déclare : «On est en train de reprendre de manière très progressive l'exploitation rationnelle de la fibrille algérienne. Sur une production potentielle de 150 000 quintaux la production réelle est de 100 000 quintaux». Toutefois, il rappelle que l'Algérie dispose de 220 000 hectares de surface productrice de liège, une capacité de transformation de 200 000 q, mais la production actuelle ne dépasse pas les 100 000 q, dont 60% sont destinés à l'exportation. «Nous projetons dans les dix années à venir de multiplier par deux la production. Donc nous passerons à 150 000 ou 200 000 q par an. C'est à notre portée si nous maintenons le rythme de croisière que nous avons atteint ces dernières années». Au sujet d'un éventuel déficit en matière de transformation du liège, le directeur général des forêts rassure : «Les capacités de transformation installées en Algérie sont de 200 000 q par an. Au contraire, nous avons beaucoup d'unités qui ne fonctionnent pratiquement qu'à 50% de leur capacité réelle».Interrogé sur les dégâts qu'auraient pus causer les incendies sur la production de liège, M. Mellouhi indiquera que, selon le bilan de l'année dernière, «sur les 16 000 hectares brûlés, 1 500 hectares ont été parcourus par les feux. Or, il faut savoir que le liège se régénère à 80%, donc les feux de forêts ne constituent pas une principale contrainte».