Protestation La colère des éboueurs est exacerbée à la suite de l?appel au privé. Depuis quatre jours, les agents communaux de l?APC de Béjaïa ont déclenché une grève illimitée en signe de protestation contre la non-satisfaction de leurs revendications socio-professionnelles. Mais cette fois-ci, les agents de la commune de Béjaïa ? toutes catégories professionnelles confondues ? vont vers le pourrissement. La goutte qui a fait déborder le vase est la décision prise par l?APC de Béjaïa de permettre à un privé de prendre en charge le ramassage des ordures ménagères dans certains quartiers. Les grévistes signalent que l?entrée du privé dans le secteur du nettoiement de la ville risque de mettre en cause l?avenir des éboueurs et refusent la privatisation de ce secteur. Pour le président de l?APC de Béjaïa : «Cette grève est illégale ; les agents de la commune ont refusé le dialogue. Nous avons désigné une entreprise privée pour le ramassage des ordures dans certains quartiers où les agents de la commune ne peuvent plus intervenir. Les moyens de la commune ne peuvent plus répondre aux besoins de ce secteur. Et, à chaque fois, faute de moyens de transport ou autres, les éboueurs de la commune laissent derrière eux beaucoup d?ordures formant des dépotoirs dans les quartiers, un phénomène qui a pris de l?ampleur et qui a terni l?image de Béjaïa.» Ce matin encore, la ville continuait d?offrir un spectacle désolant : des sachets éventrés jonchaient les trottoirs, des tas d?immondices visibles à chaque coin de rue, d?où se dégageaient des odeurs nauséabondes? Le soir, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. Le service minimum n?est pas assuré. Les responsables locaux sont absents sur le terrain et leur silence ne fait qu?aggraver la situation.