Colère Ils ont déclenché, mardi, une grève illimitée pour protester contre leurs conditions de travail. Le chapelet de revendications est surtout d?ordre socioprofesionnel : déficit en camions de collecte d?ordures, suppression du lait quotidien, absence de tenue de travail réglementaire, des salaires dérisoires et le dysfonctionnement des services de la voirie de la commune. «Nous ne pouvons plus assurer notre travail dans ces conditions. Nous manquons du strict minimum, tels les masques pour nous prémunir contre les maladies pathologiques», affirment des éboueurs en colère. Pourtant, le syndicat des éboueurs avait, à plusieurs reprises, appelé à un fonctionnement décentralisé et rigoureux pour venir à bout des ordures et rendre sa propreté à El-Bahia. A Oran, en tout cas, les méthodes de travail et les pratiques de gestion appartenant au passé sont quotidiennement enregistrées, malgré les appels lancés par les citoyens afin de parvenir à un accord avec les grévistes et d?«assainir» la situation actuelle. «Nous croulons littéralement sous les ordures. Nos trottoirs sont envahis par les immondices et les rats. C?est navrant pour Oran, une ville prétendument touristique», se plaignent des habitants du quartier Michelet croulant sous les ordures ménagères. Pour leur part, les 1 400 éboueurs grévistes accusent l?APC de gérer de façon catastrophique leur situation socioprofessionnelle et menacent même d?étendre la grève à l?ensemble des autres communes, «si rien n?est fait dans l?immédiat». Les griefs des éboueurs sont nombreux et nécessitent un examen urgent dont, notamment, la revalorisation de leurs salaires. Dans ce contexte, même si des citoyens bougent et font de leur mieux pour essayer de faire «quelque chose pour les éboueurs», il n?en reste pas moins que ni la compétence ni l?esprit d?initiative en matière de gestion pragmatique ne sont près de voir le jour du côté de l?APC léthargique. Quoi qu?il en soit, les éboueurs grévistes, déterminés à durcir le ton, menacent de recourir à une grève de la faim illimitée pour faire aboutir leurs revendications.