Effervescence n Un des endroits les plus sollicités de la ville de Tlemcen, «Preciados» (grande surface de marché), constitue le lieu de passage obligé pour toute personne en quête d'un objet, d'une pièce quelconque ou tout autre produit d'occasion introuvable ailleurs. Situé en contrebas de la ville, à la cité d'habitation Sidi-Lahcène, ce marché aux puces offre, en effet, plusieurs possibilités d'acquisition d'équipements divers, allant de la simple aiguille, aux vis, boulons, pneumatiques, électroménager, meubles et vêtements, notamment. Si les jours de semaine, «Preciados» est peu fréquenté, les vendredis, dès les premières heures de la matinée, ce sont par dizaines que les clients se dirigent vers cette cité à «la recherche de l'objet rare», ou bien encore en quête d'une occasion à ne pas rater. Les revendeurs sont en place, dès 7h et même avant, pour s'installer aux meilleurs endroits et se protéger, surtout en cette période de canicule, des rayons du soleil. Mais, déclare l'un d'eux : «chacun de nous dispose d'un carré bien précis où il expose ses produits, à même le sol, dans l'attente des premiers clients.» Ces derniers affluent, au fur et à mesure, formant des groupes compacts. Personnes âgées, jeunes et moins jeunes, se dirigent, en général, vers les rayons qui les intéressent, les revendeurs étant organisés de telle manière à éviter aux acheteurs toute perte de temps. «C'est de là que vient l'appellation de «Preciados», dénomination espagnole de galeries ou grandes surfaces», précise un habitué des lieux. Ce sont, ainsi, les marchands d'habits et de chaussures qui ouvrent cet espace, suivis de ceux exposant les CD, cassettes vidéo et autres produits électroménagers. Viennent ensuite les vendeurs de pièces d'occasion, quincaillerie, eux aussi, organisés par secteurs (pièces automobiles, mobylettes, bicyclettes et autres matériels de construction). Au milieu de tout cet amalgame, les revendeurs de téléphones portables se sont frayé un endroit pour dénicher un éventuel client et lui céder du simple appareil de communication, au multimédia «dernier cri». Sous l'œil vigilant d'agents de la sûreté nationale, «Preciados» permet, en toute quiétude, aux visiteurs de chercher à leur guise l'objet convoité. Les prix ne sont généralement pas fixés à l'avance, le revendeur demande au client de proposer un prix qui, après marchandage, est avalisé d'un commun accord. Pour étancher la soif de ces nombreuses personnes ou leur offrir un amuse-gueule en attendant la prière et le couscous du vendredi, des marchands de jus et de casse-croûte, sont disséminés à travers cette cité devant leur «pousse-pousse». A midi tapante, sous un soleil de plomb, «Preciados» commence à se vider, laissant place au calme à la cité Sidi-Lahcène, en attendant le vendredi suivant.