Représentation n La générale de Phantasia, du Masrah Tedj de Bordj Bou-Arréridj, aura lieu, ce soir mardi, au Théâtre national d'Alger. «La pièce est une idée de Le roi se meurt d'Eugène Ionesco», a expliqué Rabia Qichi, metteur en scène, lors d'un point de presse hier au théâtre national, ajoutant que «cette pièce a été écrite il y a plus d'une dizaine d'années par Omar Chrouk et n'a été présentée qu'une seule fois, car l'auteur n'a pas été convaincu de la manière dont la pièce a été écrite et mise en scène. Il l'a trouvée insuffisante. Cinq ans après, l'auteur reprend la pièce et la réécrit en lui conférant une touche personnelle. Ce n'est plus Le roi se meurt, mais Phantasia». La pièce met en scène un royaume. Elle illustre la décadence du pouvoir temporel. «Tout est dans la scénographie qui a été réalisée par Abderrahman Zaâboubi», a relevé le metteur en scène. Et de souligner : «L'univers du pouvoir que je présente et autour duquel l'histoire est dite est en papier. C'est pour dire que le pouvoir est appelé, d'une façon comme d'une autre, tôt ou tard, à disparaître.» Phantasia, une pièce née «dans le fouillis de la société», décrit un monde en désordre, donc en déclin, et cela à travers un roi en décomposition politiquement parlant. S'agissant des personnages, le metteur en scène dira : «Dans la pièce initiale, il y en a plusieurs, mais moi, dans cette version, j'en ai retenu seulement cinq : le roi, ses deux fils, le valet et le médecin. Tous ces protagonistes sont corrompus par le pouvoir, hormis le valet. Tous sont déshumanisés. Le roi est interprété par une femme.» Si le metteur en scène a choisi une femme pour interpréter le personnage du roi, c'est pour cristalliser, selon lui, la déchéance de l'autorité politique, mais sans pour autant porter atteinte à la femme et dévaloriser sa personne. Il se trouve que la tentative d'expliquer sa démarche et sa réflexion a été vaine. Il s'est enlisé dans son commentaire de manière à semer la confusion et à rendre son discours loin d'être persuasif. Ensuite, le metteur en scène, qui a assuré que la pièce se veut «une belle folie», «une aventure surréaliste» et «une vision d'aliéné», dira que «la pièce s'inscrit dans le théâtre expérimental. Elle sera jouée au Festival international du théâtre expérimental du Caire.» Il ajoute : «Ce n'est pas une pièce dont le but est de divertir le public, mais elle s'emploie à susciter des questions. Elle regorge d'ailleurs de réflexions. Elle revêt un caractère intellectuel et une dimension symbolique. Elle est alors destinée à un public restreint, c'est-à-dire à l'élite.»