Rejet n L'annonce, hier, dans nos colonnes de la démission de Rachid Marif de son poste de président d'honneur de l'association El-Mouloudia a suscité le refus de la plupart des Mouloudéens qui ont contacté notre rédaction. Celui qu'on désignait comme l'homme fort de l'Association El-Mouloudia, le vrai décideur, le protecteur, le garant de la stabilité, le grand manitou, le patriarche, celui à qui on attribue, à tort ou à raison d'ailleurs, plusieurs qualificatifs, a préféré se retirer de son poste de président d'honneur de l'Association El-Mouloudia. Rachid Marif a choisi l'occasion du dîner qu'il a offert aux membres de la famille mouloudéenne, vendredi soir, à l'hôtel Hilton International des Pins-Maritimes, pour tenir un discours que lui seul a l'art de distiller, tout en refusant le débat sur la décision qu'il venait de prendre. L'homme est toujours autoritaire et ne veut pas qu'on discute sa décision. ?videmment, ni l'endroit ni le moment ne prêtaient à toute forme de diatribe, mais au lendemain de cette soirée qui devait augurer une nouvelle page du club, de nombreuses réactions ont été enregistrées ici et là. D'abord des précisions sur la décision de Rachid Marif, comme a tenu à le faire l'un de ses proches, en l'occurrence Ahmed Tafat, l'un des anciens membres de l'Association El-Mouloudia, qui affirmait qu'il ne s'agissait nullement d'une démission de ladite association, mais du poste de président d'honneur : «Marif est un Mouloudéen engagé et a le Mouloudia dans l'âme. Nous comprenons sa réaction, mais nous la rejetons. De plus, il faut éclairer l'opinion et la famille du MCA qu'il s'agit juste d'une annonce et qu'elle n'a été suivie d'aucune correspondance officielle. Enfin, Marif reste membre entier de l'assemblée générale d'El-Mouloudia et poursuivra ses efforts envers ce club pour son développement et son émancipation.» D'autres membres de cette association ont également réagi à la décision de Marif qui, faut-il le rappeler, fait désormais partie du comité des sages, cet organe nouvellement admis dans les statuts et qui se compose déjà de Tafat Ahmed, Rachedi Mohamed, Gaceb Ahmed et Mekireche M'hamed. Les raisons de cette démission, pour des raisons professionnelles, telles qu'elles ont été avancées par Marif lui-même, n'ont convaincu personne. Les vraies sont à chercher ailleurs disent ses plus proches amis qui mettent en avant les attaques qu'il subit régulièrement de la part de plusieurs parties dans la presse et qui nuisent à son image de marque. Cela est d'autant incompréhensible, disent ces derniers, qui attribuent à Marif tout le travail colossal accompli dans l'ombre lorsque à chaque fois le club avait besoin de ses services, que ce soit vis-à-vis des autorités, avec les sponsors majeurs et par rapport au milieu de plus en plus impitoyable et de ses pratiques pas souvent loyales imposées par certains clubs rivaux. De plus, tous ceux qui disent non au départ de Marif savent que les prochaines négociations avec Sonatrach pour la récupération du sigle du club ou d'autres missions hautement importantes auront besoin de la présence et du poids de celui-ci. Ce qui explique ce mouvement de solidarité avec l'ambassadeur d'Algérie à Rome pour le convaincre de réviser sa décision, si celle-ci devenait vraiment officielle. En deux mots : les Mouloudéens refusent dans le fond et dans la forme le départ de Rachid Marif.