Résumé de la 46e partie n Le nombre de canots de sauvetage était insuffisant sur le «Titanic», de surcroît, le sauvetage a été mal organisé, les canots partant à moitié vides. Ainsi donc, si on peut accuser la fatalité d'avoir mis un iceberg sur la route du plus puissant bateau jamais construit jusque-là, on ne peut dégager la responsabilité humaine du naufrage du «Titanic» : vitesse trop grande, négligence des signalements d'obstacle par les autres bateaux, insuffisance des canots de sauvetage, mauvaise organisation du sauvetage. 1 500 personnes ont payé de leur vie ces insuffisances ; 1 500 personnes qui, pour la plupart, avaient pris des billets de deuxième ou de troisième classes, c'est-à-dire les moins chers. Les riches, eux, les passagers de première classe, ont eu le privilège d'être secourus les premiers. Les recherches menées le 17 avril permettront de récupérer sur les 1 513 victimes 328 corps, dont 119 seront remis à la mer. Les autres seront conduits à Halifax et remis à leurs familles. 150 corps ne seront pas réclamés et seront enterrés à Halifax. Après la catastrophe, on a tenté en vain de retrouver l'épave du «Titanic». Il a fallu attendre plusieurs années, plus exactement 1985, avant qu'elle ne soit enfin repérée par 3 800 m de fond, non loin de Terre-Neuve. On a pu la détecter grâce à des sous-marins sophistiqués, le sous-marin «Argo» et le sous-marin «Angus», munis de caméras, d'appareils photo et de robots miniatures qui, reliés par des câbles aux sous-marins, ont pu pénétrer dans l'épave et filmer. Les recherches sont arrêtées pour ne reprendre qu'en juillet 1986 : des plongeurs parviennent enfin à l'épave. Le bateau s'est brisé en deux et ses parties sont distantes l'une de l'autre d'une centaine de mètres environ. Depuis cette découverte, des milliers d'objets ont été récupérés du «Titanic» et sont exposés dans un musée maritime en Angleterre. Aujourd'hui, n'importe qui peut plonger et explorer l'épave du «Titanic»... à condition, cependant, de débourser la coquette somme de 30 000 euros ! Depuis la tragédie du «Titanic», de nombreuses mesures ont été prises pour éviter d'autres catastrophes. Ainsi, le nombre de canots de sauvetage a été augmenté, en fonction du nombre de passagers transportés, le service radio des bateaux, doit fonctionner 24 heures sur 24, et dans les régions d'icebergs, des patrouilleurs sont chargés, en permanence, de briser les icebergs avec des explosifs. En dépit de cette dernière mesure, les icebergs continuent à flotter et à constituer un danger permanent pour la navigation... Le ministère britannique du Commerce de l'époque a été sévèrement critiqué pour notamment le nombre de canots. Les responsables de la Star White, qui exploitait le «Titanic», n'ont pas été épargnés. On s'est surtout acharné sur Bruce Ismay, le président-directeur général, qui se trouvait à bord du navire : il a eu la lâcheté, alors que des dizaines de femmes et d'enfants attendaient d'être embarquées, de monter dans un canot et de sauver sa vie. Il est vrai que sa carrière a été brisée, mais après tout, comme tous les lâches de son genre, il a dû se dire : l'essentiel est d'avoir sauvé sa vie... Et tant pis pour les centaines de victimes qui lui ont fait confiance...