InfoSoir : Votre commune dispose d'un site touristique unique en son genre, mais qui, au jour d'aujourd'hui, est inexploité… S. Araoune : Oui, c'est vrai, les cascades de Kefrida sont un atout touristique certain pour notre commune, ce n'est pas partout qu'on trouve ce genre de sites, il faut bien le noter. mais la situation dans laquelle elles se trouvent est inquiétante… De quelle situation voulez-vous parler ? De toutes ces ordures qui s'y amoncellent et de ces eaux usées qui se dégagent des bicoques qui s'y trouvent… A mon sens, la situation n'est pas aussi grave, mais il est vrai qu'au rythme où vont les choses, il y a de quoi s'inquiéter. Justement, on dit que votre APC n'a rien fait pour préserver le site, qu'avez-vous à répondre ? Ecoutez, c'est très facile de critiquer, nous ne roulons pas sur de l'or, notre commune manque vraiment de moyens, ce n'est pas avec le budget qu'on nous accorde actuellement que nous pouvons faire quelque chose au niveau des cascades. Certes, mais vous n'êtes même pas présent sur les lieux, ce qui ouvre la voie à tous les dépassements… L'année dernière, nous avons fait payer un droit de place symbolique aux jeunes qui y vendent différents objets artisanaux, mais cela ne s'est pas bien passé, ce qui nous a dissuadés de renouveler l'expérience cette année. Pourquoi ? Comme je viens de vous le dire, tout ne s'est pas passé comme nous le souhaitions l'année dernière, nous avons eu beaucoup de difficultés à gérer la situation là-bas. Vous êtes une autorité, qu'est-ce qui vous empêche concrètement de prendre les choses en main au niveau du site ? Nous arrivons enfin à l'essentiel. Ce que tout le monde ne sait pas peut-être, c'est que le terrain qui abrite les cascades, n'appartient pas à notre commune, c'est un bien de la DGF. Et en qualité de quoi avez-vous décidé d'instaurer un droit de place sur les lieux ? Nous l'avons fait parce que le terrain est situé sur le territoire de notre commune, c'est tout. S'il était un bien communal, nous l'aurions exploité depuis longtemps. A votre avis, que faut-il entreprendre pour préserver le site ? Pour moi, il n'y a pas d'autre alternative que de le céder à un opérateur économique privé qui pourra en faire bijou pour peu qu'il y mette les moyens. Oui, mais y a-t-il vraiment des opérateurs qui soient prêts de le faire ? Bien sûr, certains ont même pris attache avec nous pour nous dévoiler leurs projets, mais nous ne sommes pas les propriétaires des lieux, nous n'avons rien pu faire pour eux. Voir demain notre reportage «La grotte d'Aokas, un joyau naturel féerique !»