Tendance n La question est : faut-il croire un président lorsqu'il annonce son départ ? En général, non ! Mais vu la tournure que prennent les événements à Blida, Hussein-Dey et Sidi Bel Abbes, on a bien envie de croire au contraire. Il faut admettre que depuis des années déjà, lorsqu'un président de club annonce sa démission ou son départ à l'issue de son mandat, c'est pour revenir encore plus fort et faire main basse sur tout ce qui bouge. Nos présidents de clubs, pour la plupart, ont même consommé une certaine crédibilité en soufflant le chaud et le froid, en tergiversant puis en revenant sur des décisions pourtant prises de façon solennelle et sous un tapage médiatique incroyable. Il n'y a pas si longtemps, Moh-Chérif Hannachi, le boss de la JS Kabylie, avait annoncé - pour la énième fois - son départ. En ce moment, dit-il, il est en train de préparer ses bilans avant de les présenter à l'assemblée générale qui devra étudier également sa demande de démission de la tête du club. Dans un scénario déjà vécu, l'assemblée générale va rejeter cette demande, établira une motion de soutien au président et celui-ci reviendra à son poste le plus normalement du monde. L'AG est souveraine, bien évidemment. Ce qui ne semble pas être le cas à Blida où l'USMB vit l'une de ses plus grosses crises depuis sa montée en nationale Une. Et cette fois la nouvelle est officialisée : Zahaf a démissionné et celle-ci a été entérinée par la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (Djsl) de Blida. Mieux encore, un directoire a été installé pour une période de 45 jours le temps de préparer une nouvelle assemblée générale élective pour désigner celui qui reprendra les rênes du club. C'est Benhadja Djamel, directeur administratif et financier de la Djsl, qui présidera le directoire et mettra en place une commission de candidature qui s'attellera à recueillir les motivations des postulants au poste de président. Il faut juste savoir que les origines de cette crise qui secoue le club de la ville des Roses sont d'ordre financier puisque plusieurs industriels et sponsors se sont retirés laissant Zahaf, le patron du groupe Sidi El-Kebir, seul à supporter les grosses dépenses du club (on parle de 20 milliards déjà investis en quatre saisons). Pas très loin, à Hussein-Dey le président Mourad Lahlou a, lui aussi, annoncé son départ du NAHD après la défaite de son équipe contre l'OMR El-Annasser à domicile, mais surtout à cause de la grosse pression et le mauvais traitement que lui a infligés une frange des supporters des Sang et Or. L'épidémie de la «démissionite» ne s'arrêtant pas là, voilà que le président de l'USM Bel Abbes, Belkacem Aïda, dont le club a été sauvé de la relégation dans l'affaire NARBR-ABS, a décidé de jeter l'éponge. On parle de «raisons personnelles», mais c'est toujours l'aspect financier ajouté à des affaires en justice qui est derrière cette décision, et c'est Meksi H'bib, un des prétendants à la présidence du club de la Mekerra, qui semble tenir le bon bout de la corde. ? cette allure, peut-on croire que l'ère du changement va toucher également les présidents de clubs dont certains sont indéboulonnables depuis une douzaine d'années ou plus ou c'est juste un petit vent passager ? Un orage d'été comme on dit. L'avenir nous le dira.