Poésie Mohamed Ben M?saïb est connu pour avoir apporté un nouveau souffle au melhoun. Connu pour sa verve poétique et prolifique, Abou Abdellah El-Hadj Mohamed Ben M?saïb, de descendance andalouse et dont la famille s?est installée à Tlemcen, à l?époque centre culturel et civilisationnel, au quartier Faubourg Bab Ezir, est considéré comme l?un des plus célèbres poètes algériens du XVIIIe siècle, un poète à l?inspiration féconde qui a laissé environ 3 000 qaçidas, mais, à ce jour, seule une centaine de textes a été publiée, d?après le livre Diwan de Ben M?saïb. Mohamed Ben M?saïb doit sa renommée au fait qu?il a vulgarisé la poésie, de façon à rendre les textes accessibles à tous. A sa poésie s?identifiait la majorité. Il est connu pour avoir apporté un souffle nouveau au melhoun. Cela lui a valu un énorme succès, un succès qu?il a connu grâce aux textes qu?il écrivait et qu?il chantait. Ce dernier représentait, pour ses contemporains, la classe intellectuelle rebelle de l?époque, puisqu?il a apporté un changement à la poésie, une nouvelle manière de la composer, puis de l?interpréter. En outre, sa poésie ne se limitait pas seulement au commun des Tlemcéniens, ses poèmes se retrouvaient même dans les cercles très privés de l?époque. Preuve de la qualité de ses ?uvres. Mohamed Ben M?saïb, poète, compositeur et interprète à la fois, utilisait une langue poétique très raffinée et des formes littéraires simples représentant le parler quotidien, à savoir l?arabe dialectal. Il voulait toucher un public beaucoup plus large. Ses poèmes étaient à caractère religieux. Outre le madih, il traitait divers thèmes, notamment les sentiments et la beauté de la nature. Plusieurs de ses poèmes ont été repris et chantés, entre 1910 et 1950, par plusieurs chanteurs, comme Maâlma Yamina, El-Hadj M?rizek? Mohamed Ben M?saïb est connu aussi pour être un séducteur. D?après les témoignages de l?époque, il séduisait, à travers ses poèmes, les femmes des notables et même de la cour. Sa poésie érotique lui a valu son extradition vers le Maroc. Avec la bénédiction du sultan marocain Moulay Ismaïl Edahabi, il y passa un bon et agréable séjour, mais il restera toujours soupçonné d?être de m?urs légères aux yeux de la cour du sultan. Plus tard, l?intervention de ses oncles auprès des Turcs a mis fin à son éloignement de sa ville et de son quartier natal, lui permettant de retrouver les siens. En réalité, il a complètement changé retrouvant en la religion un refuge moral et le repos psychologique qu?il décrit si bien dans ses différents textes, glorifiant à cet effet le Seigneur et Son prophète. Il épouse la tarika Kadiria et l?adopte comme modèle philosophique très en vogue à l?époque. Décédé en 1768, Mohamed Ben M?saïb, enterré au cimetière Ouazouta de Tlemcen, dans un tombeau édifiant, est devenu, par la volonté de l?histoire et par la force de sa verve poétique, un saint et une référence faisant presque l?unanimité en matière de melhoun en Algérie et dans tout le Maghreb.