Ahbab Cheikh Larbi Bensari et Gharnata, deux associations musicales de Tlemcen ont été primées au quatrième Festival national de la musique hawzi organisé par le ministère de la culture qui a été clôturé lundi après cinq jours de festivités organisées au niveau du “grand bassin” devant plusieurs milliers de personnes. Les deux formations ont obtenu respectivement le premier et le troisième prix tandis que le second prix a été décerné à l'orchestre Errachdia de Mascara et le prix du jury au groupe Ibnou Baja de Mostaganem. En outre pour la première fois deux prix des plus belles voix masculine et féminine ont été attribuées respectivement à Bencheikh Mohamed de l'association Ahbab cheikh Sadek El Bejaoui et Hasna Hini (orchestre El Inchirah d'Alger). Cette quatrième édition a été marquée par la présentation de deux conférences, l'une sur le thème “Saïd Benabdellah El-Mandassi, poète des deux Maghrebs” par M. Dellai Ahmed Amine, sociologue, chercheur au Crass (Centre de recherche en anthropologie et sciences sociales) d'Oran, considéré comme l'un des meilleurs spécialistes du patrimoine littéraire traditionnel algérien et maghrébin, et l'autre sur “L'art hawzi entre Constantine et Tlemcen” par M. Bekhouche Hocine, universitaire, chercher en musique arabo-andalouse et maghrébine, responsable des activités scientifiques et culturelles à l'université de Constantine. Dix huit formations des trois grandes écoles musicales de Constantine, Alger et Tlemcen ont pris part à ce festival dont la particularité a résidé cette année dans l'obligation faite aux associations d'interpréter les œuvres de deux grands poètes : Saïd Benabdellah El Mandassi (1853-1677) considéré comme étant le maître incontesté de la poésie classique du terroir à son époque et auteur, entre autres, d'une œuvre poétique et prosodique dense, en arabe littéraire et arabe usuel et Ahmed Ben Triki (1650, moitié du XVIIIe siècle), poète populaire mort centenaire surnommé “Benzengli” (fils du rude), il dut s'exiler à Oujda au Maroc où s'exprima le meilleur de sa muse stimulée par les effets de la réparation et la nostalgie des siens et de sa cité Tlemcen. La cinquième édition nationale du Festival du hawzi aura la particularité de se dérouler en 2011 à l'occasion de l'important évènement culturel qu'abritera la cité de l'ouest : “Tlemcen, capitale de la culture islamique”.