Le jaune est également la couleur des champs portant les moissons : autrefois, en Chine, on recouvrait les lits nuptiaux de draps et d'oreillers jaunes comme pour stimuler un champ, et, par conséquent, appeler la fertilité sur le couple. En Algérie, le symbolisme se retrouve : on fait marcher le marié, qui s'apprête à rejoindre son épouse, sur un objet en or, gage également de fertilité. Mais comme toutes les couleurs, le jaune est ambivalent : dans les cultures mêmes où on le valorise, on le déprécie également. Ainsi, la Chine qui en a fait une couleur impériale, l'associe à la vieillesse et à la mort et les anciens Egyptiens peignaient de jaune et de bleu les chambres funéraires : jaune pour signaler le monde des morts, bleu pour assurer au défunt l'éternité. Le teint jaune est toujours un signe de maladie ou alors, quand il s'agit d'enfants, de chétivité et de débilité. Dans les anciennes religions asiatiques, les animaux psychopompes, c'est-à-dire chargés de guider les défunts dans l'univers des morts, chiens, chevaux, etc. étaient de couleur jaune. Les vêtements de couleur jaune ne sont pas beaucoup appréciés, à moins qu'ils ne soient réservés, comme chez les moines bouddhistes, à une caste religieuse. Dans la culture maghrébine, ils sont peu portés, le jaune étant associé à la maladie et à la mort. Quand on doit les porter, on les associe souvent à des couleurs plus valorisées, comme le rouge. C'est ainsi que la fouta des femmes kabyles, pièce de drap de couleur jaune, que l'on serre autour de la taille, est coupée de barres rouges.