Autre particularité du paysage kabyle : les villages, construits généralement, pour des raisons stratégiques évidentes, sur les pitons des montagnes. Il s'agit d'agglomérations souvent importantes (de 500 à quelques milliers d'habitants), faites de maisons à un étage, en pierres taillées, serrées les unes contre les autres et couvertes de tuiles. Depuis l'indépendance, ce type d'habitat est progressivement abandonné au profit de maisons de type citadin. Jusqu'à une époque relativement récente, la Kabylie a gardé ses coutumes et son droit coutumier (l'aâda), droit oral, conservé par la seule mémoire et transmis de génération en génération. Au plan de l'organisation politique, chaque village formait de petites républiques, parfois regroupées en confédérations. Le village était l'administration de base, il était divisé en fractions, la tribu étant l'union de plusieurs fractions, souvent regroupées autour d'un ancêtre éponyme commun et ayant des obligations réciproques (archs). Des tribus pouvaient s'unir pour former des confédérations de tribus (taqbilt). Enfin, à certaines périodes, notamment durant les guerres, des fédérations de tribus s'unissaient et, la crise passée, se défaisaient. Cette organisation vieille de plusieurs siècles a été détruite par la colonisation française. Aujourd'hui, la Kabylie, comme les autres régions de l'Algérie,est intégrée dans le cadre politique et administratif algérien.