Retard n Le mouvement associatif en Algérie, ne se base pas sur des méthodes bien structurées. Il ne respecte pas non plus les règlements gérant ces organismes. Lors de la rencontre nationale des cadres du mouvement associatif organisée récemment à Sidi Fredj, Abdelkrim Abidat, le président de la fédération nationale des associations, a tiré à boulets rouges sur la méthode archaïque avec laquelle est géré le mouvement associatif en Algérie. «Je suis plus que certain qu'aucune association ne respecte le règlement en matière d'organisation. Les associations n'ont de légal que le nom… Elles n'ont ni programme, ni statut, ni assemblée générale, elles ne sont pas assurées, et n'ont pas un journal officiel. Sans dire, bien sûr, qu'elles n'activent pas et ne sont pas dynamiques sur le terrain», a-t-il souligné. En effet beaucoup d'associations n'ont d'autre souci que d'avoir un siège, un téléphone. «Une situation due certainement à un manque de culture et d'instruction chez leurs membres. On peut d'ailleurs facilement constaté que les adhérents sont là juste pour passer le temps et rares sont ceux qui ont un diplôme universitaire pour pouvoir ainsi élaborer, des programmes étudiés», explique Younès R., président d'une association à caractère culturel basée à Boumerdès. M. Abidat a aussi parlé de la nécessité pour une association d'avoir des relations directes avec la société civile et les citoyens, mais aussi des relations internationales. «Ailleurs, les associations sont en contact avec le mouvement associatif dans le monde, ce qui peut les aider à échanger des expériences et même avoir des aides financières et logistiques», a-t-il dit. Beaucoup d'associations ne possèdent pas de sièges et ne fonctionnent qu'au moyen de téléphones portables pour leurs relations, ce qui est strictement interdit par la loi. Certaines associations aussi font carrément dans l'illégalité. Un participant à la rencontre nationale nous a cité un cas dans ce sens. «Il y a quelques années, le président d'une association et son trésorier ont été incarcérés car ils avaient eu la diabolique idée d'organiser des stages de coiffure pour une dizaine de jeunes femmes en leur faisant payer 5 000 DA par mois chacune durant 6 mois... Après une enquête menée par les services compétents, il s'est avéré que ces deux individus empochaient directement l'argent au lieu de le déposer sur le compte de l'association.»