Le mouvement associatif est mal intégré dans la société algérienne, son rôle est très limité et sa gestion est archaïque.C'est ce qui ressort des travaux de la conférence nationale des cadres du mouvement associatif, organisée jeudi dernier à Sidi Fredj. Abdelkarim Abidat, président de la Confédération nationale de consultation et coordination du mouvement associatif, a axé son intervention sur la nécessité et l'urgence d'adopter les nouvelles méthodes pour la gestion des associations. «C'est l'anarchie la plus totale qui caractérise nos associations. Pas de journal, pas d'assemblée générale, pas d'agrément, pas d'assurance et pas d'activités», a-t-il souligné. Selon lui, le mouvement associatif algérien ne joue aucun rôle dans la sensibilisation, l'information et le développement de la société. Et de citer des exemples des pays européens où le mouvement associatif est très dynamique et où son rôle est principal dans l'élaboration des plans politiques, sociaux et culturels des sociétés. Les dizaines de présidents d'associations et de cadres qui étaient présents et qui sont venus des 48 wilayas ont ensuite ouvert le débat. Ils ont essayé de poser et d'exposer leurs problèmes de subvention, de manque de moyens et de formation pour les cadres des associations. L'un des intervenants a sévèrement critiqué le fait que la majorité des associations soit à caractère social ou humanitaire. «On a ignoré totalement le mouvement associatif à caractère culturel ou sportif», a souligné Athmane Bouderas, président d'une association à caractère social à Oran. Les participants ont aussi proposé des solutions et des suggestions pour améliorer l'apport du mouvement associatif pour le développement culturel social et économique de la société. «La société civile dans notre pays est sollicitée pour s'impliquer davantage et chaque jour dans la vie quotidienne des gens, dans tous les domaines économique, social et même politique», déclare une participante venue de la wilaya de Batna. Il faut rappeler qu'il existe 57 000 associations locales et 1 500 associations nationales en Algérie «un chiffre qui ne veut rien dire comparé à celui d'un pays comme la Suède par exemple, où il existe plus de 700 000 associations pour une population de moins de 4 millions d'habitants», nous renseigne Mohamed Dehbaoui, président de l'association de la promotion de la culture de l'enfant à Alger. A signaler enfin qu'un programme national de loisirs pour les jeunes a été proposé pour la saison estivale par M. Bouhara, le DG de l'association nationale des activités de loisirs pour les jeunes. Des centaines de jeunes des familles nécessiteuses seront ainsi pris en charge dans le village africain sis à Sidi Fredj.