Constat n Chaque pluie torrentielle apporte avec elle son lot de désolation et met à nu les graves carences dans le schéma général d'assainissement. La canicule et son lot d'incendies ravageurs, ne se sont pas encore estompés que le pays, touché apparemment de près et précocement par le changement climatique, replonge douloureusement dans les intempéries avec leurs pertes humaines et leurs préjudices matériels que le Trésor public aura à supporter. Toute une famille emportée par des eaux en furie à M'sila, une dizaine de ponts effondrés dans plusieurs régions de l'est du pays, des routes impraticables et coupées à la circulation, des éboulements et des chutes de pierres sur la route pittoresque de la Chiffa ainsi que sur d'autres tronçons routiers où le trafic est habituellement dense, des barrages d'eau qui débordent… Il n'en faudra pas plus pour mettre à nu les graves carences dans la gestion des catastrophes. Les gros nuages de l'hiver n'ont pas encore couvert le ciel Algérie que les critiques pleuvent à torrents pour dénoncer le laxisme des édiles et par-delà, les pouvoirs publics, incapables de mettre en œuvre une politique d'assainissement et d'urbanisation qui aura valeur de politique préventive apte à mettre à l'abri, à chaque averse redoutée, des vies humaines et des ouvrages d'art, érigés pourtant à coups de milliards et incapables cependant de résister à quelques millimètres d'eau de trop. Au lendemain, du déluge de Bab El-Oued, un triste 10 novembre 2001, hydrauliciens, responsables de l'assainissement et ceux de l'aménagement du territoire ont crié sur tous les toits qu'un «remake» de Bab El-Oued peut survenir n'importe où et n'importe quand. Toutes les villes algériennes étant confrontées à la grave problématique des inondations, avec un schéma général d'assainissement qui ne prévoit pas de séparation entre les eaux pluviales et les eaux usées. Pis encore, comme le dénonçait, un jour, M. Hasni, directeur régional de l'Office national d'assainissement (ONA), «le problème réside essentiellement dans le drainage des eaux pluviales». Que ce soit à M'sila où, semble-t-il, les leçons d'un précédent déluge n'ont pas été correctement assimilées, à Batna ou à Biskra, pour ne citer que les zones touchées, l'après-inondation compte beaucoup d'incertitudes concernant notamment, le relogement des victimes, la reconstruction des ouvrages et des axes routiers et interpellera surtout les services sanitaires à propos d'une éventuelle propagation d'épidémies, tels le choléra ou la typhoïde. Bilan provisoire : 18 morts et plus de 2 milliards de dinars de dégâts l Suites aux intempéries qu'ont connues plusieurs wilayas du pays, le bilan ne cesse de s'alourdir. En effet, hier, 2 personnes ont été tuées et une troisième blessée après l'effondrement du mur d'une mosquée à Sour El-Ghozlane. Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région après la prière du Maghreb ont considérablement fragilisé le mur qui a cédé, pendant la prière des Taraouih emportant avec lui deux personnes. A Aïn Ouassara, des citoyens ont réussi à retirer des gravats d'un mur effondré dans le village de Nouidjem, le corps inerte d'un jeune homme de 26 ans qui était porté disparu. Dans la même wilaya, cette fois près de la région de Ouled Ben Kheira, un père de famille de 41 ans a péri emporté par les flots. A Bouira, une autre victime emportée par des eaux est à déplorer portant ainsi le bilan des morts à 18. Les services de la Protection civile de la wilaya de Batna ont empêché le bilan de s'alourdir en sauvant des eaux six personnes piégées au niveau d'un pont. Par ailleurs, des centaines d'habitations ont été endommagées dans plusieurs wilayas. Plus de 100 têtes d'ovins et 5 000 poulets ont péri dans la wilaya de Sétif.