Don n Le projet du centre des soins psychologiques de Bentalha a été concrétisé grâce à un geste charitable d'un ancien habitant du quartier qui a consenti à offrir la maison qu'il occupait dans cette localité à la Forem. Le centre a ouvert ses portes en mars 1998. En sus du centre de soins psychologiques de Bentalha, la Forem dispose de quatre autres structures similaires. Comme celle de Bentalha, elles sont toutes implantées dans des régions durement affectées par le terrorisme : Aïn Defla, Chlef, Remka (Relizane) et Boumerdès. C'est que la majorité écrasante des personnes traumatisées dans notre pays le sont par le fait de la violence terroriste. A Bentalha, les responsables de la Forem ont pensé ouvrir un centre de ce genre, juste au lendemain des terribles massacres de 1997. «Dès que la nouvelle du drame de Bentalha a été connue, nous avons été parmi les premiers à porter assistance aux victimes. Quatre semaines de présence effective sur les lieux du drame vécu par la population nous ont permis de mesurer l'ampleur de la détresse psychique de la population en général et des enfants en particulier», nous dit-on. La présence des bénévoles de la Forem était destinée d'abord à lever l'isolement psychologique sur les rescapés du drame, notamment les enfants. C'est pourquoi les écoles ont été la première cible des psychologues. «Nous avons commencé par prendre contact avec les enseignants dans les groupes de discussion. Cet échange devait s'articuler sur la présentation de notre mission et de son objectif, s'enquérir sur l'état des enfants et de leurs besoins ainsi que le vécu des enseignants et leurs besoins.» L'objectif était de mettre tout en œuvre pour effacer l'effet négatif associé à la mort et mettre en place le mouvement de vie qui s'inscrit dans la reconstruction de soi et de son environnement. C'est alors que les membres de l'ONG se sont rendu compte de la difficulté et de la complexité de la tâche. Il fallait impérativement être près de la population d'une manière constante car la prise en charge s'annonçait difficile et surtout longue. L'unique solution était donc d'ouvrir un centre de prise en charge psychologique sur les lieux-mêmes où s'était déroulé le drame, pour éviter les déplacements et pour les enfants et pour les psychologues. Ce qui n'était pas aisé, vu les moyens limités dont disposait la fondation. Mais le projet ne tardera pas à se concrétiser tout de même grâce à un geste charitable de M. Hadjadj, un ancien habitant de Bentalha, qui a consenti à offrir la maison qu'il occupait dans cette localité à la Forem. Grâce à ce geste, le centre de soins psychologiques ouvre ses portes et accueille les premiers enfants traumatisés en mars 1998. soit six mois à peine après les massacres. Situé au cœur du quartier populaire de Bentalha, le centre couvre une superficie totale de 3 000 m2. C'est un espace calme, convivial et surtout, sécurisé. Depuis, ce sont des milliers d'enfants qui ont pu retrouver le sourire grâce au dévouement des psychologues. La population de la région n'hésite pas à recourir à leurs services notamment les plus démunis qui obtiennent régulièrement des aides sociales.