Un médecin américain fonde les plus grands espoirs contre le paludisme dans un vaccin expérimental unique qu'il veut produire à grande échelle avec le renfort d'armées de moustiques vampires. «Mon but est de produire de 75 à 100 millions de doses par an pour vacciner les 25 millions d'enfants qui naissent chaque année en Afrique sub-saharienne», explique Stephen Hoffman, qui avait testé dans les années 1980, le vaccin sur lui-même en se faisant piquer par des moustiques porteurs du parasite du plasmodium falciparum. Quelques jours plus tard, il souffrait de tous les symptômes du paludisme. Plus de vingt ans après cet échec, le chercheur reprend la même approche et compte bien cette fois démontrer avec succès qu'un tel vaccin peut être produit à grande échelle, tout en conservant son efficacité. Il s'agit de nourrir des armées de moustiques anophèles avec du sang contaminé par le parasite du paludisme. Deux semaines après, les parasites se multiplient et se propagent dans les intestins des insectes avant de se concentrer dans leurs glandes salivaires. Les moustiques sont ensuite transférés, avec les plus grandes précautions, dans une chambre où ils sont brièvement irradiés ce qui affaiblit les parasites. Ces parasites – chaque glande salivaire en contient plus de 100 000 – provoquent une réaction immunitaire de l'organisme suffisante pour protéger à plus de 90% contre le paludisme et ce, pendant au moins dix mois, assure le Dr Hoffman. Le paludisme fait un million de morts par an dans le monde.