Sanofi, Aventis, Roche, GSK, Sinovac, Baxter et bien d'autres noms connus de laboratoires internationaux se sont lancés dans une grande course aux vaccins miracles pour entamer par la suite une autre bataille, à savoir la concurrence pour commercialiser les fameux vaccins. Ils ont réussi à le faire puisque, après de nombreuses tentatives, ils ont réussi à avoir l'aval des autorités sanitaires dans plusieurs pays où la campagne de vaccination contre la grippe AH1NI commencera cette semaine après avoir déjà démarré en Chine. En dépit des craintes affichées un peu partout, des suspicions, des mises en garde contre les effets du vaccin sur la santé et des accusations contre l'Organisation mondiale de la santé de servir les intérêts de l'industrie pharmaceutique, les vaccins sont bien là et les commandes sont nombreuses. Plus de huit mois sont passés depuis l'annonce du premier cas de grippe AH1N1 au Mexique, une période durant laquelle beaucoup d'encre a coulé à propos de cette mystérieuse maladie, notamment de ses enjeux économiques puisqu'elle a redonné espoir aux grands laboratoires frappés de plein fouet par la crise économique mondiale. La fièvre du gain est vite remontée dans les laboratoires surtout lorsque l'OMS a donné à la maladie le caractère de pandémie en juin en élevant l'alerte au niveau maximum. Il est vrai que les recherches sur les vaccins avaient commencé bien avant mais la détection du virus au Mexique a accéléré les choses. Aujourd'hui, les résultats sont là. Quatre vaccins sont recommandés en Europe, aux Etats-Unis et en Chine (où une vaccination de masse a démarré le 8 septembre). En Europe, l'Agence européenne des médicaments (AEM) qui délivre les autorisations de mise sur le marché des médicaments pour les 27 pays de l'Union européenne a recommandé au total trois vaccins. Les premiers vaccins contre la grippe AH1N1 sont donc déjà là. Ils commenceront à être commercialisés dès cette semaine. Ainsi, le Celvapan du laboratoire américain Baxter est venu concurrencer le Focetria du groupe suisse Novartis et le Pandemrix du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) en Europe. Ces deux vaccins ont, faut-il le rappeler, été autorisés mardi dernier.Rassurant l'opinion européenne, l'agence rappelle que le nouveau vaccin autorisé est sans adjuvant (substance destinée à amplifier l'effet d'un vaccin), contrairement aux deux autres vaccins autorisés par l'UE. Mais, globalement, l'EMEA a recommandé que ces trois vaccins soient injectés en deux doses, à trois semaines d'intervalle. Son comité d'experts a approuvé leur utilisation chez les adultes (y compris les femmes enceintes) ainsi que chez les enfants de plus de six mois. D'autres dossiers d'autorisation pour des vaccins pandémiques sont encore à l'étude au niveau de l'EMEA. Du côté des Etats-Unis où plus de 10 000 personnes ont été hospitalisées (plus de 900 décès), l'ambiance est également à la réception des vaccins. On commence déjà à recevoir les premiers lots de vaccins. Les USA ont bien reçu les premiers paquets de vaccins de Novartis, à savoir le «FLURIVIN H1N1», pour lancer la campagne de vaccination. Il y a lieu de relever que, dans le cadre de cette course, chaque laboratoire tente de rassurer quant à l'efficacité des vaccins et le peu d'effets secondaires. Ils insistent surtout sur les faibles taux d'adjuvants. Pour l'heure, Novartis a proposé au total trois vaccins. En plus du «FLURIVIN H1N1» et du Focetria, «Celltura» est l'autre vaccin de Novartis qui attend l'homologation. Aux côtés de ces laboratoires, le chinois Sinovac avait déjà obtenu une autorisation de mise sur le marché d'un vaccin uni-dose contre la grippe A.Pour rappel, début août, GSK avait dit avoir reçu commande d'un total de 291 millions de doses de vaccin au niveau mondial. Concernant les commandes, le gouvernement britannique a demandé 60 millions de doses. La France a commandé 50 millions de doses à GSK, plus 24 millions (dont un tiers en option) à Novartis, et 56 millions (la moitié ferme et la moitié en option) au groupe français Sanofi-Aventis, dont le vaccin n'a pas encore été autorisé par l'UE. D'autres pays sont appelés à rallier les Etats-Unis, l'Europe et la Chine pour lancer les campagnes de vaccination. C'est le cas de l'Algérie où un 48ème cas a été identifié et où 20 millions de doses de Tamiflu sont disponibles. En tout cas, l'industrie pharmaceutique qui ne pourra produire que 3 milliards de doses de vaccin contre la grippe H1N1 par an, selon l'OMS, raflera la mise. En mai dernier, l'organisation tablait sur une production hebdomadaire de 94,3 millions de doses, soit une capacité annuelle d'environ 5 milliards. S. I.