Coïncidence n La particularité de cette finale inédite entre le champion d'Algérie, l'ES Sétif, et le vainqueur du trophée populaire et détenteur de la Supercoupe-2006, le Mouloudia d'Alger, est qu'elle opposera deux équipes qui n'ont jamais perdu une finale. Prévue à 15h, la seconde finale officielle de la Supercoupe d'Algérie, qui opposera demain au stade du 5-Juillet à Alger l'Entente sétifienne au Mouloudia d'Alger, a été avancée à 14h 30 et sera officiée par un quatuor d'arbitres venant de quatre pays (Maroc, Tunisie, Libye et Egypte). Parrainée et financée entièrement par la société Ring Algérie, filiale de l'entreprise égyptienne Orascom, cette finale permettra aux deux équipes de bénéficier chacune d'un montant de 5 millions de dinars ainsi que de 15% de la recette du stade. Mais la particularité de cette finale est qu'elle est inédite puisque non seulement l'ESS et le MCA ne se sont jamais rencontrés à un tel stade de la compétition, mais elle opposera deux clubs qui n'ont jamais perdu la moindre finale durant toute leur riche histoire, que ce soit en Coupe d'Algérie (6 fois pour chacune des deux équipes), en Supercoupe d'Algérie (pour le MCA), en Coupe d'Afrique des clubs champions (1 fois pour chacune des deux équipes), en Coupe afro-asiatique (pour l'ESS) et en Ligue des champions des clubs arabe (pour l'ESS). Alors qui perdra la première finale de son histoire ? En plus donc du prestigieux trophée qui viendra étoffer le palmarès de l'une des deux équipes, cette finale sera un point d'honneur pour les deux protagonistes qui se trouvent dans des situations diamétralement opposées. En effet, d'un côté on a une Entente plus sereine que jamais après son brillant résultat en Champions league arabe (1 -1 au match aller face à Al-Wihda, en Arabie saoudite) et surtout le retour de son ex-manager Walid Sadi qui, dès la reprise de ses fonctions, a réuni joueurs et staff technique pour les encenser et les encourager à remettre l'équipe sur orbite en championnat et surtout décrocher cette Supercoupe, cet autre trophée qui manque au palmarès du club des Hauts-Plateaux. Sur le plan purement technique, et hormis le métronome Hadj Aïssa toujours convalescent depuis son accident de la route, tout le reste de l'effectif est à la disposition de l'entraîneur Noureddine Saâdi qui devra composer son onze rentrant tout en ayant à l'œil le match retour contre Al-Wihda lundi prochain à Sétif. Du côté des dirigeants du club et des supporters on croit vraiment à la passe de trois (championnat, Ligue des champions arabe et Supercoupe), ce qui n'est pas vraiment le cas dans le camp adverse où le Mouloudia traverse une énième crise «existentielle». La dernière sortie de l'équipe en championnat face à la JS Kabylie (la première depuis un mois d'inactivité compétitive) a mis à nu le malaise qui couvait au sein de l'équipe et les difficultés des dirigeants à gérer les affaires du club, malgré tous les efforts qu'ils déploient pour le doter de tous les moyens de réussite. Le vrai-faux départ de l'entraîneur Enrico Fabbro, les accusations portées par ce dernier contre certains joueurs, l'exclusion pour la grâce du joueur Hamadou pour un geste antisportif envers le public, la suspension de Coulibaly pour trois matches (en plus de celle de Chaoui), l'intention de certains éléments à vouloir quitter le club, à l'image de Hadjadj, les tergiversations de l'équipe dirigeante qui vient de licencier le secrétaire du club (accusé d'informateur de l'opposition) sont autant de facteurs qui ne jouent pas en faveur du Doyen. À moins d'un sursaut d'orgueil et d'une prise de conscience, avec quelques changements au sein de l'équipe (entrée des jeunes, tels que Koudri), qui motiveraient les joueurs à se surpasser pour conserver leur trophée. On parle de Cavalli ! l Le retour de l'entraîneur italien Enrico Fabbro aux affaires techniques du MC Alger, 24 heures après que son départ officiel a été annoncé par le club et par lui-même, n'a pas eu l'effet escompté, ni sur l'équipe ni sur l'ambiance au sein de l'équipe dirigeante. Et tout porte à croire que sa reconduction n'est qu'un deal passé entre les deux parties, le temps de trouver un autre entraîneur et un terrain d'entente sur la manière de l'indemniser (Fabbro). Cela s'est confirmé lorsque l'entraîneur transalpin a rejoint le camp d'entraînement au 5-Juillet où les joueurs étaient surpris de le revoir avant qu'une altercation n'éclate entre lui et le défenseur malien Coulibaly. Le lendemain, c'est Fodil Hadjadj qui ouvre le feu dans la presse au sujet des accusations portées par Fabbro sur d'éventuelles tricheries de certains joueurs. Ce qui dénote l'ambiance tendue et l'intronisation de Zenir comme adjoint afin de colmater les brèches et mettre un bémol au sein d'un groupe déjà sujet au doute à la veille de la finale de la Supercoupe d'Algérie. Un match qui risque cette fois – et pour de vrai – d'être le dernier pour Fabbro en cas de défaite, d'autant que des CV d'entraîneurs ne cessent d'affluer sur le bureau du président Kercouche, nous dit-on, et qu'un compromis sur le plan financier serait trouvé pour éviter au club d'être saigné ou d'éventuelles sanctions de la Fifa. Et voilà qu'on parle de la piste de l'ex-sélectionneur national Jean-Michel Cavalli qui aurait été contacté par le président Kercouche pour discuter d'une éventuelle prise en main de l'équipe au cas où Fabbro partirait. Cavalli aurait, pour sa part, déclaré qu'il n'était pas contre l'idée de driver le Doyen à condition que les discussions prennent des allures officielles. C'est ce qui se dit ou se trame dans les coulisses insoupçonnées du club.