Rencontre n «Le rôle des médias dans les élections : perspectives comparatives» a été au centre des débats jeudi lors d'un forum organisé à l'hôtel Mazafran (Zéralda) par les quotidiens El Khabar et El Watan. Tenue en collaboration avec l'Institut national démocratique américain (NDI), cette rencontre a vu la participation d'éminentes personnalités médiatiques et politiques ainsi que trois partis politiques (FLN, RCD, MSP) et le journaliste jordanien Yahia Shuleheir. Ce dernier a axé son intervention sur le respect de la déontologie citant l'expérience jordanienne dans la couverture médiatique des élections et rappelant le rendez-vous électoral prévu dans son pays le 30 de ce mois, soit au lendemain des élections en Algérie. Shulheir indiquera que les médias devraient jouer leur rôle d'informer le lecteur tout en évitant les différents moyens de corruption ou l'atteinte subjective aux candidats. Le journaliste Ahmed Ancer d'El Watan a, dans son intervention intitulée «Ethique et déontologie lors de la couverture électorale», rappelé l'élection présidentielle de 2004 où, a-t-il estimé, les journalistes n'ont pas été à la hauteur de ce qu'attendait d'eux le citoyen «il y a eu des faiblesses et les journalistes étaient divisés en 2 pôles». Le rédacteur en chef du quotidien El Khabar, Mahmoud Belhimer a, pour sa part, évoqué les obstacles et les difficultés dans l'exercice journalistique lors de la couverture électorale qui devrait être faite dans le cadre d'une information propre et juste avant même le verdict des urnes (le jour des élections). «Les journalistes devraient différencier le rôle du journaliste et la mission de l'homme politique qui n'a qu'un seul objectif : arriver au pouvoir», dira-t-il en se désolant du fait que certains hommes politiques cachent des informations «et la mission du journaliste est de dévoiler ce qui est caché et si ce leader politique avait des antécédents dans la gestion politique et administrative». Les partis politiques ont abondé dans le même sens. Mohamed Abdou du FLN estimera que «la classe politique devrait avoir une politique de communication», ce qui n'existe pas encore chez nous», dira-t-il. Le représentant du MSP, Mohamed Djemaâ, dénoncera le monopole de l'Etat sur les médias lourds (la radio et la TV) et l'absence d'établissements de sondage d'opinion et le non-respect du droit de réponse.Tahar Besbas du RCD a, quant à lui, indiqué que «l'Algérie n'a jamais connu d'élections propres, honnêtes et transparentes à ce jour», et de s'interroger : «La presse a-t-elle les moyens d'investigations ? quand on sait qu'elle est soumise à toutes formes de contraintes.» Certaines personnalités présentes dans la salle ont critiqué la presse estimant qu'elle ne joue pas son rôle lors des élections. Ali Yahia Abdenour a insisté sur le fait que le citoyen ne devrait pas être considéré comme sujet critiquant parallèlement le code de l'information. Abdelkader Merbah du MJD appellera à ce que la presse se tourne vers les partis politiques qu'elle qualifie de «petits partis» pour en faire de grands.