A quelques jours de la tenue des élections locales en Algérie prévues pour le 29 du mois courant et dans un contexte marqué par le bras de fer existant entre l'administration et certains partis politiques après le rejet de plusieurs dossiers de candidatures pour des raisons différentes, un Forum a été tenu ce jeudi avec la participation des partis et les journalistes portant sur "le rôle des médias dans les élections: perspectives comparatives". A noter que ce forum a été organisé à Alger, conjointement par l'Institut national démocratique (NDI-Etats Unis) et les quotidiens nationaux, El Khabar et El Watan. Un atelier a été mis en place portant sur la formation de journalistes et correspondants de la presse nationale organisée autour du thème de la presse et les élections, avec la participation d'un nombre important de journalistes et du représentant de la Jordanie, et du membre du Conseil supérieur de la presse en Jordanie, M. Yahia Shukkeir. Ce dernier a indiqué dans son intervention la Jordanie s'apprête, à travers les élections du 30 novembre prochain, à impliquer les chaînes de télévision et les radios du secteur privé dans la campagne électorale. Dans ce cadre, il a ajouté qu'il existe en Jordanie 16 chaînes de télévision privées, soutenant que les pouvoirs publics s'attellent à trouver une formule de travail susceptible de réaliser l'équilibre souhaité entre les partis en lice pour ces élections. Le représentant jordanien a admis que la liberté d'expression est la base de toutes les libertés, tout en plaidant pour l'édification d'un cadre législatif régissant la profession dans le monde arabe, et ceci dans le respect des standards internationaux dans le domaine. Pour sa part, M. Mahmoud Belhimer, rédacteur en chef du quotidien El Khabar, a plaidé pour distinguer le rôle du journaliste de celui de l'homme politique, déplorant, au sujet des couvertures de presse des élections, l'absence de communication au sein de certains partis politiques et l'inexistence d'une presse de proximité pouvant jouer un rôle important lors des élections locales. De leur côté, les représentants des partis politiques, notamment du Front de libération nationale (FLN), du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ont traité, dans leurs interventions, des problématiques liées à la démocratie, à l'activité des partis politiques et au rôle de la presse. Il est à noter que certains observateurs notent qu'en Algérie, nul ne peut nier que des journalistes sont en quelque sorte la voix ou bien la plume de certains partis et jouent également le rôle contraire en s'acharnant dans leurs écrits sur autres, une situation qui peut influer sur les résultats des élections en faveur d'un parti ou un autre. Chose qui laisse dire que certains journalistes sont des militants avant tout. Mais une question se pose fortement "est-ce qu'en Algérie, les médias ont un rôle dans les résultats des scrutins ou bien la participation des électeurs ou leur abstention". L'importante abstention, qui a été enregistrée lors des élections du 17 mai dernier portant sur les élections législatives, a été justifiée par certains par la perte de confiance entre les citoyens et les élus, d'autant que plusieurs élus font l'objet de poursuites judiciaires pendant leur mandat et qu'une fois ces derniers sont élus, ils oublient complètement leurs promesses. Un autre avis tout à fait différent sur ce phénomène, c'est que les Algériens sont préoccupés par la situation sociale et le pouvoir d'achat en baisse après la flambée des prix des produits de consommation, notamment, les légumes, les fruits, la semoule et autres, que par les élections.