Patrimoine L?Egypte vient de lancer une vaste campagne pour récupérer ses «trésors». Le Conseil suprême des antiquités égyptien a fini par récupérer près de 300 pièces archéologiques, sorties illégalement d'Egypte et entreposées en Suisse. Ces pièces, qui représentent une valeur historique inestimable, avaient été exportées en contrebande par Tarek Souissi, un responsable du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), et plusieurs autres personnes dont des étrangers, avait indiqué, en octobre, le procureur général égyptien, Maher Abdel Wahed. Ces objets de valeur, provenant de différents sites en Egypte, s?inscrivent dans une période historique définie : toutes remontent aux «époques pharaonique, romaine et grecque», et seront exposés au Musée égyptien du Caire, a précisé à la presse le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni. Les autorités égyptiennes avaient annoncé, début octobre, avoir démantelé un réseau de trafic d'antiquités. Selon des sources judiciaires, 31 personnes ont été mises en cause. Une quinzaine d'entre elles a été arrêtée, dont Tarek Souissi, et d'autres sont en fuite, dont deux Suisses, deux Allemands, un Canadien, un Kenyan, un Marocain et un Libanais. Le secrétaire général du Csae, Zahi Hawass, a souligné que parmi ces pièces figurent deux momies dont l'une, en «bon état», se trouve dans un sarcophage en bois peint. Parmi les autres pièces figurent une stèle en calcaire, des statues de dieux romains, d'autres représentant les dieux pharaoniques Ptah, Sekhmet et la déesse grecque Aphrodite, une très rare statue de sphinx en granit noir, et une maquette de bateau, a-t-il ajouté. Les autorités suisses avaient retrouvé ces pièces dans un dépôt de la zone franche de l'aéroport de Genève. Les autorités égyptiennes ont lancé cette année une vaste campagne pour la restitution des trésors dérobés ou «emportés» depuis le XIXe siècle par les archéologues occidentaux. Cette entreprise, qui se traduit par une lutte contre le pillage, s?inscrit dans un contexte politique, celui de recouvrer l?histoire de l?Egypte, voire restituer ses biens archéologiques qui définissent l?identité de tout Egyptien. C?est aussi une manière d?imposer sa souveraineté en tant que nation avec un acquis culturel et une force politique.