Lors d'opérations menées par les membres des cellules régionales de la Gendarmerie nationale, chargées de la protection du patrimoine culturel et historique du pays, 1.784 pièces archéologiques classées patrimoine national, dont des fossiles, des pièces de monnaies antiques et des tableaux de célèbres peintres, ont été saisies ou récupérées par ces cellules dans 36 affaires, depuis le début 2006. Selon la Gendarmerie nationale, 1 127 pièces, dont 1 031 préhistoriques, antiques, médiévales ou islamiques et allant de la conquête du Maghreb jusqu'à la période coloniale et 96 pièces de monnaies antiques, ont été saisies dans 28 affaires et placées au niveau des musées nationaux durant l'année dernière. Au début de cette année les gendarmes ont récupéré, dans 8 affaires, 657 pièces parmi lesquelles 3 tableaux du peintre espagnol Pablo Picasso, dont l'un d'eux a été estimé à 25 millions de dinars, (saisis chez un particulier à Tlemcen), la statue représentant l'héroïne de l'histoire de France, Jeanne d'Arc, (saisie à Skikda) et des fossiles, notamment de dents de requins découverts au Sahara (saisis à Aïn Témouchent).Dans la wilaya d'Oran, les gendarmes ont réquisitionné chez un libraire un volumineux album dans lequel étaient classées quelques 500 pièces archéologiques, essentiellement des dents d'animaux marins volés des sites préhistoriques du Sahara. A Sétif, 80 pièces archéologiques, dont 25 d'origine et le reste contrefaites, ont été saisies chez un vendeur d'objets artisanaux, alors que 74 autres pièces (poteries et colonnes) ont été récupérées d'une association de préservation du patrimoine, dissoute en 2003. Ils ont également saisi chez un citoyen à Tadjnent (Sétif), la statue de Saturne, volée d'un musée, après une perquisition à son domicile qui a permis de récupérer plusieurs autres pièces archéologiques de valeur et abouti à l'arrestation de 6 personnes. A Souk Ahras, les gendarmes ont mis la main sur un lot de 11 pièces de monnaies de l'époque romaine qui allaient être sorties illégalement du territoire national, alors qu'à Aïn Bechra (Skikda), 320 pièces archéologiques ont été saisies et à Timgad (Batna), 53 objets uniques tels que des moulins à blé, des lampes et 26 pièces de monnaies antiques ont été réquisitionnés. Avec l'"ampleur" qu'a pris le phénomène de contrebande d'objets d'art en Algérie, beaucoup de pièces archéologiques rares ont été sorties frauduleusement du pays notamment par les touristes étrangers. Mais depuis que tous les touristes étrangers en visite au Sahara se font obligatoirement escorter par des éléments de la Gendarmerie nationale, la maffia des œuvres d'art a changé de méthode. D'autre part, les contrebandiers algériens, avant même de vendre les pièces rares pillées au niveau des sites ou volées dans des musées, prennent des photos ou croquis de ces objets afin de négocier leur prix à l'étranger. D'autre part, la Gendarmerie nationale mettra en place prochainement trois autres cellules activant au niveau de trois wilayas notamment, Tipasa, Illizi et Adrar. Les éléments de ces cellules interviennent, par ailleurs, dans le cadre de la loi de 1998 interdisant la détention, la possession et la commercialisation de pièces archéologiques ou d'objets d'art. Ils ont aussi pour mission de lutter contre la contrebande, le pillage et les fouilles illégales au niveau des sites, et d'accompagner les touristes dans le Sahara dans le cadre de ladite loi. Les membres des cellules font également des visites d'inspection au niveau des associations à caractère culturel, des agences de voyages, des magasins de vente d'objets artisanaux, de brocantes, où plusieurs pièces archéologiques ont été récupérées ou saisies. A. B.